
PARIS (Reuters) - La France ne doit pas craindre l'impact de la réduction des déficits sur
sa croissance car redresser les finances publiques permettra de rétablir la confiance, estime le
gouverneur de la Banque de France (BdF).
Christian Noyer, qui est également membre du conseil des gouverneurs de la Banque centrale
européenne, ajoute qu'il est nécessaire de parvenir à réduire le déficit public à 3% du PIB
en 2013 même si la croissance était inférieure aux prévisions.
"La crise de la dette souveraine inverse totalement la donne pour la politique économique et
budgétaire", écrit-il dans la lettre introductive au rapport annuel de la BdF diffusé lundi.
"Les déficits, loin de protéger la croissance, la menacent et la compromettent car ils minent la
confiance", ajoute-t-il.
Christian Noyer remarque ainsi que les ménages français ont tendance à épargner pour faire face
aux conséquences fiscales prévisibles de l'accroissement des déficits publics.
"Le rééquilibrage des finances publiques et le soutien de la croissance ne peuvent donc plus
être présentés comme deux objectifs incompatibles, un dilemme imposé à la politique
économique", estime-t-il.
"Rééquilibrer les finances publiques, c'est rétablir la confiance, contribuer à réduire les
taux d'intérêt et donc créer, dans l'immédiat et pour l'avenir, les conditions d'une
croissance plus forte", ajoute le gouverneur de la BdF.
La France s'est engagée devant ses partenaires européens à réduire son déficit public de 8% du
produit intérieur brut fin 2010 à 6% en 2011, 4,6% en 2012 et 3% en 2013, soit un effort de
quelque 100 milliards d'euros sur trois ans sur les dépenses et les recettes, jamais réalisé en
France depuis au moins un demi-siècle.
Pour y parvenir, le gouvernement compte sur une croissance du PIB de 2,5% en 2011, 2012 et 2013,
supérieure aux prévisions de nombre d'économistes et d'institutions internationales.
La ministre de l'Economie, Christine Lagarde, n'a pas exclu de revoir cette prévision après la
publication mi-août des chiffres du PIB du deuxième trimestre.
Son homologue du Budget, François Baroin, a dit que l'objectif de réduction du déficit serait
tenu même si la croissance était inférieure aux prévisions, grâce à des efforts d'économie
supplémentaires.
Selon Christian Noyer, la maîtrise des déficits doit s'accompagner de réformes structurelles,
comme celle des retraites qui constituera selon lui "un pas décisif".
Il faut aussi, ajoute-t-il, créer un cadre garantissant la maîtrise des finances publiques à
moyen terme. L'adoption d'une règle budgétaire marquerait à cet égard "un grand progrès".
Selon le rapport annuel, les avoirs en or de la BdF ont diminué de 56 tonnes pour s'établir à
2.435 tonnes fin 2009.
Des cessions d'or ont été réalisées dans le cadre d'un accord conclu entre quinze banques
centrales européennes.
La valeur en euros des avoirs en or a toutefois augmenté de 10,2 milliards d'euros, la forte
hausse des cours (23,3%) ayant plus que compensé la diminution du stock.
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Trois fois hélas!