par Jonathan Cable
LONDRES (Reuters) - Les économistes ont revu en légère hausse leurs prévisions de croissance
pour les Etats-Unis et le Japon mais la zone euro et la Grande-Bretagne ne devraient pas se porter
aussi bien sur le plan économique qu'anticipé auparavant, montrent les résultats d'enquêtes
menées par Reuters auprès de près de 300 analystes.
Ils confirment également que, même si les économies les plus riches du monde émergent
progressivement de leur plus grave récession des 60 dernières années, le chômage élevé devrait
rester un sujet de préoccupation pour leurs autorités et leurs banques centrales.
Les économistes se montrent en outre préoccupés par la situation budgétaire de certains pays
après les plans de relance coûteux mis en oeuvre ces dernières années.
La croissance de la zone euro devrait être de 1,0% cette année et de 1,5% en 2011, celle de la
Grande-Bretagne de 1,1% et 2,3% respectivement.
L'horizon semble un peu plus rose pour le Japon, dont le produit intérieur brut (PIB) devrait
progresser de 1,9% sur l'exercice budgétaire qui a débuté en mars, et pour les Etats-Unis, dont
le PIB devrait croître de 3,0% en 2010.
Mais la Chine devrait faire beaucoup mieux, les économistes ayant encore revu à la hausse leurs
prévisions pour 2010 et 2011 pour prendre en compte une reprise mondiale plus soutenue qu'attendu
initialement et la vigueur des investissements intérieurs: ils tablent désormais sur un bond de
10% du PIB cette année et de 9,2% l'an prochain.
Les économies du sud-est asiatique devraient elles aussi bénéficier fortement de la reprise
globale en 2010 et 2011, ce qui leur permettra d'attirer des flux d'investissement nourris, avec
pour corollaire un risque accru d'inversion de ces mêmes flux, expliquent les experts.
CHÔMAGE ÉLEVÉ + INFLATION CONTENUE = TAUX BAS
La montée du chômage, qui n'est peut-être pas encore achevée dans certains pays, pèsera
évidemment sur la croissance des pays du G7.
Dans la zone euro, le taux de chômage devrait culminer à 10,4% d'ici la fin de l'année, contre
10,0% en février, un chiffre qui marque un plus haut de près de 12 ans.
Aux Etats-Unis, ce même taux de chômage, stabilisé à 9,7% en mars, devrait rester supérieur à
9% jusqu'à octobre 2011 au moins, estiment les économistes.
"La croissance du PIB devrait être relativement forte à court terme mais pas suffisante pour pour
faire baisser le taux de chômage", explique Scott Brown, chef économiste de Raymond James
Associates.
Cette situation (croissance contenue et chômage élevé) devrait convaincre les banques centrales
de maintenir leurs taux d'intérêt à leurs plus bas niveaux historiques pendant encore un certain
temps.
La Réserve fédérale américaine et la Banque d'Angleterre ne devraient pas engager la remontée
de leurs taux avant le quatrième trimestre de cette année et la Banque centrale européenne
pourrait attendre le début 2011 pour leur emboîter le pas.
Quant à la Banque du Japon, confrontée à une déflation persistante, elle ne devrait pas remonter
avant 2012 son principal taux, qui se situe à 0,1%.
L'inflation de la zone euro devrait être de 1,3% cette année, prévoient les économistes, donc
loin du seuil de 2% juste en dessous duquel la BCE entend la maintenir.
Marc Angrand pour le service français, édité par Benoît Van Overstraeten
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Vous avez vu du chômage vous ???