PARIS
— Le président de la Cour des comptes en France, Philippe Seguin, a déploré jeudi des
"dérives" et des "erreurs" dans les dépenses engagées lors de la présidence française de
l'Union européenne au second semestre 2008, sur la radio Europe 1.
"Il y a eu un certain nombre de dérives et un certain nombre d'erreurs", a estimé M. Seguin.
"Les opérations ont été mal programmées, il n'y a pas eu de véritable stratégie", a-t-il
regretté, soulignant toutefois "des progrès" par rapport à un sommet des chefs d'Etat et de
gouvernement de l'UE organisé à Nice sous présidence française en 2000.
"C'est vrai que ça n'a pas été un épisode très glorieux du point de vue des finances
publiques", a-t-il ajouté.
Un rapport de la cour des comptes sur la présidence française de l'Union européenne pointe
notamment du doigt le coût d'un dîner du 13 juillet dans le cadre du sommet de Paris de l'Union
pour la Méditerranée (UPM) qui, restauration et aménagement compris, a représenté "un total de
1.072.437 euros pour 200 personnes, soit 5.362 euros par invité".
Ce seul sommet a coûté 16 des 171 millions d'euros de la présidence française de l'UE. Ce
montant a servi notamment à un réaménagement "exceptionnel" et "sans précédent" du Grand
Palais pour trois heures de réunion, avec notamment 91.500 euros de moquette éphémère, 194.900
euros de jardinières et 136.000 euros consacré au fond de scène.
"Par son ampleur, le caractère irrégulier des procédures suivies et son impact massif pour les
finances publiques, ce sommet constituera une forme de record", a souligné la Cour des comptes
dans son rapport.
Face aux critiques de l'opposition socialiste, le gouvernement français s'est défendu mercredi
d'avoir engagé des dépenses inconsidérées, soulignant n'avoir dépensé que 170 millions
d'euros sur les 180 que comptait l'enveloppe budgétaire de la présidence française de l'UE.