¤¤¤¤¤¤ Le nouvel avenir de l'Europe ¤¤¤¤¤¤
La fièvre qui a commencé en Grèce et a traversé le reste de la région a déjà fait disparaitre
4 300 milliards d'euros du marché boursier mondial au mois de mai.
L'Allemagne a introduit une interdiction de vente à découvert sur les obligations d'Etat ; un
geste non coordoné avec le reste de l'Europe qui a contribué à une hausse (indésirable) de la
volatilité. Plus tard, l'approbation par l'Allemagne du plan de relance européen de 750
milliards d'euros a aidé les marchés à rétablir une certaine confiance, mais a aussi donné
naissance à certaines spéculations sur l'avenir de l'euro (risquant de devenir une monnaie
faible) et sur la somme suffisante pour guérir la fièvre européenne.
Alors que certains pensent ou plutôt espèrent que la BCE pourrait intervenir pour aider l'euro
(qui a chuté de 13 % par rapport au dollar cette année avec des taux d'intérêt à un niveau
historiquement bas de 1 % pour le 14 ème mois), l'Europe n'a pas d'autre choix que de couper ses
dépenses. La France, dont les dépenses publiques représentent 55 % du PIB, tout comme d'autres
pays européens, pourrait être contrainte de suivre l'exemple du Royaume-Uni où le gouvernement a
annocé 6 milliards de livres sterling de réduction des dépenses publiques et envisage
d'éliminer des milliers d'emplois dans la fonction publique. Les mouvements sociaux qui
pourraient en découler contribueraient davantage encore à l'instabilité de l'euro.
L'euro moins cher pourrait cependant à court terme ne pas être une mauvaise affaire pour le
continent : la compétitivité des prix sera bénéfique pour les exportations européennes et
pourrait soutenir le cours des actions exposées au commerce international. Mais sur le long terme,
l'Europe aura besoin d'une stratégie de sortie de cette crise de la dette et devra éliminer ses
créances douteuses qui, pour les banques allemandes seules, représentent près de 800 milliards
d'euros, soit un tiers de son PIB. Le scénario idéal serait la combinaison de taux d'intérêt
faibles, de recettes fiscales suffisantes et d'une forte croissance économique, en mettant
l'accent sur cette dernière. Cette combinaison sera un défi pour l'Europe, qui devra en même
temps résoudre ses problèmes structurels et ne pas pénaliser la consommation.
L'Europe est donc face à une épreuve historique. Inévitables et indispensables, de nouvelles
réflexions essentielles pour une véritable Europe unie et structurée.
Source: Vianne Savoli - Citi