Je vous l'ai déjà écrit récemment ( dans le titre : AH! ) , et j'ai le plaisir de me répéter

: la néophyte que je suis apprécie vos interventions, tant sur le plan des analyses, que des

métaphores, ou références multiples avec lesquelles vous étayez vos dires.

Et par exemple, s'agissant de la bonne utilisation des cerveaux droit et gauche , elle devrait

être enseignée dès le plus jeune âge: même s'il reste évident que nous avons généralement

une prédominance de l'un des deux, tout se travaille, et c'est ainsi que l'on progresse.

Et cela trouve des applications partout, donc naturellement dans le domaine qui nous occupe ici.

Merci encore pour vos chroniques très pertinentes.

Au plaisir de vous lire prochainement.

Bonjour,



A titre personnel , je trouve que cette chronique me parait pleine de bon sens, mais si proche de

l'évidence qu'elle ne sert pas à grand chose.



Au fond elle se résume à "prenez un imper quand il risque de pleuvoir et si jamais il y a un peu

de soleil , profitez en"



Pas de quoi en réver la nuit ?

Segolo Segolène,

Ne trouves-tu pas que c'est toujours facile après coup ! J'ai le sentiment que si Brignone

n'avait pas été aussi pertinent, tu ne dirais pas cela.

Devant la page blanche, on a rien à dire. Une fois qu'elle écrite, tout le monde s'empresse de

dire que c'était EVIDENT. Etant juriste de profession, comme j'ai déjà pu le préciser dans un

autre message, ici, je sais très bien ce que cela signifie. Avant d'avoir expliqué un texte, ou

même encore mieux, avant d'avoir opposé un argument à la partie adverse, personne n'a rien à

dire. Un fois exposé les motifs, tout le monde s'empresse de dire que c'était EVIDENT, et que

c'est absolument comme cela qu'il fallait traiter l'affaire. L'art de rendre simple, un domaine

complexe, n'est pas donné à tout le monde ! C'est en particulier, l'une des qualités de

Brignone. Mais l'art de bien comprendre que ce qui parait simple, est en réalité tout aussi

complexe, et nécessite au moins, qu'on se pose quelques questions avant de répondre trop

rapidement, et ne pas répéter trop vite ce qui parait au premier abord comme trop EVIDENT.

Friand de tout ce qui est nouveau en trading, j'ai vu sur un autre site d'at, que Brignone serait

au Salon du Trading en septembre. Perso, j'essayerai d'aller le voir là, en chair et os, car

j'apprécie souvent ses papiers sur son Blog, et pourrai lui poser ainsi plusieurs questions en

direct.

JJ

Tout d’abord merci à tous ceux qui prennent la peine de lire mes éditos. Et encore plus de

remerciements à ceux qui les commentent. En particulier à Anne-Marie dont le post est rempli de

gentillesse et à Jean J2M2 qui a développé une solide argumentation (je reconnais bien là

l’homme formé à la rhétorique juridique) pour répondre au post de Segolo qui lui, va me

permettre d’exposer un point de vue que je défend souvent dans mes séminaires et conférences

dans ce que j’appelle le volet « Voir ».



D’abord l’évidence.

Petit Robert : « évidence : caractère de ce qui s’impose à l’esprit avec une telle force

qu’on a besoin d’aucune autre preuve pour en connaître la vérité, la réalité. »

Il était pour moi « évident »,quand dans mon article du 31 Mai, je pensais qu’il fallait

vendre ou se tenir à l’écart d’Eurotunnel (passé de 1,90€ à 0,46€)ou dans mon article du

21 Juin je pensais qu’EDF était trop chère (79€ à 67,45€). Ce n’était pas évident pour

tout le monde, était donné que les acheteurs se précipitaient au portillon. Sur un même

graphique, il sera évident pour moi d’acheter et pour vous de vendre et inversement.

Qu’est ce qui fait que quelque chose sera évident pour vous et pas pour moi (surtout que, comme

l’a très bien dit J2M2, l’évidence apparaît après coup.) ? C’est que nous ne voyons pas

avec nos yeux mais avec notre esprit. Nous ne voyons le monde qu’à travers nos filtres et

l’homme moderne possède de très nombreux filtres donnés par son éducation et de plus en plus

par une sorte de paradigme ambiant, créé à partir du politiquement correct, de la publicité et

de nombreux journalistes, plus soucieux souvent d’obtenir des scoops ou de faire plaisir à leur

rédacteur en chef plutôt qu’à vérifier l’information. Heureusement ce n’est pas le cas

pour tous. Mais ce « journalisme » à l’anglo-saxonne fait pour flatter la foule est responsable

d’une importante distorsion de nos mentalités.

Ainsi en est ‘il pour l’univers des marchés. On se précipite sur quelque chose parce que

c’est dans l’air du temps et parce que votre chef va vous reprocher de ne pas l’avoir fait

puisque le voisin l’a fait. Regardez le marché des « subprime » dans lesquels nos grands

cerveaux de la finance se sont laissés emberlificoter ou le fond LTCM. La formation donnée dans

les instituts à la mode et prestigieux a pour objet de vous former à penser comme tout le monde et

non à pratiquer la critique constructive. Heureusement je connais quelques universités en France

(bien décriées) qui continuent à former des étudiants autrement que dans la pensée unique. Ceci

me met à l’esprit la réflexion du président d’une des plus importante banque anglaise qui

disait : « je n’embauche que des littéraires ou des mathématiciens pour constituer le vivier

des futurs directeurs car les gens formés par les business schools ne me disent que ce que je peux

lire dans le Financial Times).

Voir l’ « évidence » en matière de marché consiste à faire preuve d’imagination.

J’essaye de m’y employer. J’ai eu la chance d’avoir lors de mon études universitaires des

professeurs comme Raymond Barre (dont je viens d’apprendre à l’instant et à mon très grand

regret le décès) ou Jean Marchal et bien d’autres qui savaient ne pas faire dans la pensée

unique. Tous leurs étudiants ont appris à avoir une vision latérale des événements.

Je continuerais donc à faire dans l’ « évident » car sur les marchés c’est la chose la

moins bien partagée.

J’ai aussi quelques activités moins évidentes dans des groupes de travail sur la gestion de

risques dans lesquels nous partageons avec délice la fabrication de modèles à saut , d’options

réelles ou de modèle stochastiques avec ou sans queues épaisses que je vous invite à rejoindre

si cela vous intéresse.



Ceci nous amène tout naturellement au concept que vous avez bien souligné « prenez un imper

quand il risque de pleuvoir et si jamais il y a un peu de soleil, profitez en».

Vous avez très bien résumé ma pensée. La plupart des gens qui opèrent en bourse ne prennent

pas d’imper et ne profitent pas quand il y a du soleil. Mettre des stops est un sujet bateau de la

littérature boursière, se couvrir par des produits dérivés aussi. Mais combien le font ?

Je discutais récemment avec un banquier émetteur de warrants et lui demandais quel pourcentage de

ses clients utilisaient les warrants pour se couvrir. Il me répondit qu’à son avis cela se

situait autour de 5% de sa clientèle. Or, les produits dérivés ont été créés pour gérer le

risque. Mais bien peu d’opérateurs indépendants en ont conscience.

De même combien d’opérateurs quittent leurs positions avant d’avoir profité du potentiel

qu’offraient ces positions ? Une gestion de risque adaptée leur permettrait d’en jouir

pleinement.



En bref ma base méthodologique en ce qui concerne les opérations boursières, repose sur

trois concepts :Voir, Juger, Agir qui entraînent quatre domaines sur lesquels doit se porter toute

l’attention de l’opérateur : La lecture des signes, la connaissance de la danse du marché, la

connaissance du jeu (gestion du risque et money management), et la connaissance de soi- même pour

se mettre en adéquation avec le marché et réagir de façon efficace.

Certes, cela paraît un peu simpliste et ressemble beaucoup à ce que l’on apprend dans les

écoles d’arts martiaux ou encore plus simplement dans la vie. C’est ce que j’ai résumé

dans l’un des aphorismes de mon livre « la Bourse est la vie mais la bourse n’est pas toute

la vie ».



Andréa Brignone

Bonsoir,



Le dernier édito est vraiment passionnant. Votre position sur les "BRIC" mérite la plus grande

attention de la part des futures lecteurs. Merci à vous.

Toujours aussi intéressant vos éditos Mr Brignone !

Un plaisir de voir que vous avez repris vos articles ici ! :-)

Personnellement, j'ai toujours apprécié les interventions de Monsieur Brignone.

J'ai même souvent dit le plus grand bien que j'en pensais.

Mais, à l'époque pas grand monde n'y faisait attention. Et pourtant...!

Excellent les articles de M Brignone.