(BFM Bourse) - Au premier trimestre, l'activité de l'opérateur boursier paneuropéen a solidement progressé, tout en profitant de l'apport de Borsa Italiana Group. Revoyant en baisse ses prévisions de coûts liés à cette acquisition, et en voie de désendettement rapide, Euronext voit son cours de Bourse rebondir significativement.
Euronext se rappelle au bon souvenir des investisseurs mercredi, rebondissant de 4,56% à 77,12 euros vers 10h00 après avoir souffert du repli généralisé des marchés en perdant 22,5% depuis le début de l'année (et plus de 36% depuis son pic historique proche de 105 euros d'octobre 2020). Tandis que l'intégration de Borsa Italiana confirme ses capacités à fédérer efficacement différents opérateurs européens, le groupe a aussi bénéficié de la bonne tenue des activités liées au trading au premier trimestre.
Au cours des trois premiers mois de l'exercice, Euronext a comptabilisé 395,7 millions d'euros de revenus, 58,8% de plus qu'il y a un an compte tenu de l'apport (129,4 millions d'euros) de Borsa Italiana Group, qui gère notamment le Mercato Telematico delle Obbligazioni -MOT- et la Bourse de Milan. Hors effet de changes et changement de périmètre, la croissance de l'activité ressort à +6,9%, tirée notamment par une progression de 10% des recettes directement liés aux échanges (150,8 millions d'euros) et une hausse de 12,5% des revenus versés par les émetteurs (dont un bond de 71,2% des introductions en Bourse et une augmentation de 82,8% des frais annuels de cotation).
À noter que malgré la vigueur des revenus du "trading", les revenus non liés aux volumes d'échanges, tels que les services "post trade" de compensation et de conservation et règlement-livraison, ou encore la fourniture de données financières, représentent toujours plus de la moitié du total (55% sur le trimestre).
22 nouvelles cotations
L'Ebitda ajusté de la période a atteint 252,2 millions d'euros, en progression de 66,8% dont +12% à périmètre et changes constants, favorisé par une baisse des coûts de 1,1% en données comparables, grâce à une discipline assidue et à la concrétisation au rythme prévu (voire un peu plus rapide) des synergies avec Borsa Italiana. Le résultat net part du groupe du trimestre s'est élevé à 143,8 millions d'euros, en progression de 46,5% (+50,3% à 164,4 millions d'euros en données ajustées).
"Au cours de ce premier trimestre 2022, marqué en Europe par l'invasion de l'Ukraine par la Russie, le modèle économique d'Euronext est resté résilient", s'est félicité son PDG Stéphane Boujnah, soulignant la croissance de plus de 50% aussi bien du chiffre d'affaires, de l'Ebitda ajusté et du bénéfice net en incluant Borsa Italiana Group, une opération à 4,4 milliards d'euros pour laquelle l'entreprise a levé 3,6 milliards d'argent frais en mai 2021.
"En tant que partenaire de choix et de confiance des émetteurs européens, nous avons accueilli 22 nouvelles cotations au cours du premier trimestre 2022 et confirmé la position d'Euronext comme première place de cotation en Europe. Nous avons poursuivi le déploiement de notre suite de produits ESG (avec critères environnementaux, sociaux et de gouvernance, NDLR) pour stimuler les investissements vers des projets durables et nous avons fait des progrès significatifs dans la construction de nos objectifs ESG Fit for 1,5° qui seront annoncés en juin", a ajouté le dirigeant.
Des coûts moins élevés que prévu
En regard de l'acquisition de l'opérateur italien, Euronext entend poursuivre l'intégration tout en maintenant une stricte discipline en matière de coûts. À fin mars, les synergies cumulées s'élevaient à 15,2 millions d'euros, avant même la migration du nouveau Core Data Center "vert" à Bergame prévu en juin 2022, première étape clé générant des synergies commerciales du plan stratégique. "Cette discipline continue en matière de coûts et la réussite de l'intégration en cours nous ont conduits à améliorer nos prévisions de coûts de 10 millions d'euros, réduisant les coûts sous-jacents attendus pour 2022 à 612 millions d'euros, et à réduire en outre le montant des coûts de mise en œuvre cumulés de 2024 de 10 millions d'euros, à 150 millions d'euros", annonce Stéphane Boujnah.
De plus, la forte génération de trésorerie a permis de ramener le montant de la dette nette à 2,3 fois l'Ebitda à fin mars, un désendettement salué récemment par la révision à "positive" de la perspective de la note de crédit attribuée par S&P (BBB à l'heure actuelle). L'amélioration du bilan confère à Euronext "une flexibilité stratégique supplémentaire pour offrir de la valeur à nos actionnaires", indique le dirigeant, laissant entendre que d'autres acquisitions sont envisageables.
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