(BFM Bourse) - Après plusieurs jours de vives tensions au sommet du jeune groupe franco-italien, matérialisées par des échanges de communiqués accusateurs, la crise de gouvernance connaît un nouveau rebondissement, le camp italien ayant demandé, faute d'accord entre les deux parties, l'arbitrage de la Chambre de commerce internationale. À la Bourse de Paris, l'action du géant mondial de l'optique creuse ses pertes.
Le titre EssilorLuxottica accusait la plus forte baisse du CAC 40 jeudi matin, cédant 2,2% à 96,46 euros vers 09h45 au lendemain d'un léger repli (-0,2%). Le groupe né le 1er octobre dernier de la fusion à 54 milliards d’euros entre le français Essilor et de l'italien Luxottica creuse ainsi ses pertes (-8,3%) en Bourse depuis que la crise latente depuis plusieurs mois entre le fondateur de Luxottica, Leonardo Del Vecchio et les administrateurs issus d'Essilor a publiquement éclaté le 20 mars dernier.
Depuis les premières accusations de Delfin, la holding luxembourgeoise de Leonardo Del Vecchio, premier actionnaire du groupe, les deux camps se tancent par communiqués interposés. Le vice-président et directeur général délégué d'EssilorLuxottica Hubert Sagnières a répondu en dénonçant des "accusations mensongères" de la part de Leonardo Del Vecchio.
Une guerre interne loin d'être du goût des investisseur puisque l'action EssilorLuxottica a déjà abandonné près d'un quart de sa valeur (-24,3%) depuis que la fusion a été finalisée le 2 octobre dernier.
Le camp italien réclame un arbitrage de la CCI
Nouvelle étape franchie, mercredi soir, dans l'escalade des tensions: le camp italien a demandé l'arbitrage de la Chambre de commerce internationale (CCI). Une procédure qui vise à "faire constater ce que Delfin qualifie de violations claires de l’accord de rapprochement de 2017 entre le français Essilor et Luxottica, qu’elle considère avoir été commises par Monsieur Hubert Sagnières et la société EssilorLuxottica sous son impulsion" selon les termes du communiqué publié par la holding, qui précise en avoir également informé EssilorLuxottica.
Les deux associés étaient supposés avoir un poids comparable dans la direction de la nouvelle entité. L'accord de rapprochement prévoyait une représentation égalitaire au conseil d’administration des représentants de Delfin et d’Essilor ainsi que des pouvoirs égaux pour les hauts dirigeants pour une "période initiale" se terminant au printemps 2021, mais les deux têtes n'ont pas tardé à s’accuser mutuellement de tenter de prendre l’ascendant. La holding de Leonardo Del Vecchio précise qu’elle veut “obtenir une injonction de se conformer au pacte jusqu’à son terme”, et dément “toute tentative de prise de contrôle d’EssilorLuxottica, qu’elle soit "rampante" ou "de fait"”.
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