par Yann Le Guernigou

PARIS (Reuters) - GDF Suez publie des premiers résultats supérieurs aux attentes, ayant bénéficié au premier semestre de la hausse des prix du pétrole et de l'électricité et d'un hiver européen moins clément qu'en 2007.

Le nouveau géant de l'énergie, né du rapprochement fin juillet de Gaz de France et de Suez, a confirmé en outre ses objectifs tant financiers qu'en termes de distribution à ses actionnaires.

Sur ce dernier point, il a annoncé le versement, le 27 novembre, d'un acompte sur dividende 2008 de 0,80 euro par action et indiqué son intention de procéder l'an prochain, en même temps que la mise en paiement du solde du dividende 2008, à une distribution exceptionnelle de 0,80 euro par action.

La Bourse a bien accueilli ces annonces, le titre GDF Suez gagnant 1,36 à 39,935 euros vers 11h15 dans un marché en baisse. Quasiment stable (-0,21%) depuis le début de l'année, il affiche la deuxième meilleure performance du CAC40, qui recule de 20,5%, et surperforme aussi l'indice des "utilities" européennes, en baisse de 18,8%.

"Les résultats sont positifs, la 'guidance' est positive, c'est un secteur où il faut s'implanter", déclare Arnaud Scarpaci, gérant chez Agilis Gestion.

En données pro forma, le bénéfice net des six premiers mois du groupe s'est élevé à 3,38 milliards d'euros, soit 14% de plus qu'il n'aurait été en 2007 si les deux groupes avaient déjà fusionné. Cinq analystes interrogés par Thomson Reuters anticipaient en moyenne 3,2 milliards.

L'Ebitda a progressé de 20%, à 8,1 milliards d'euros (7,6 milliards attendu), et le chiffre d'affaires de 17%, à 43,1 milliards.

MANQUE À GAGNER

GDF Suez souligne que ses comptes ont bénéficié notamment de l'augmentation des ventes d'énergie en Europe, où l'hiver a été moins doux qu'un an plus tôt même si les températures ont été supérieures à la moyenne, et des "excellents résultats" de Tractebel Energia, au Brésil, et de Distrigaz, la filiale belge de distribution de gaz dont le groupe a annoncé fin mai le projet de cession à l'italien ENI pour répondre à une demande des services européens de la concurrence.

GDF seul a enregistré sur les six premiers mois de 2008 un résultat net de 1,7 milliard d'euros et un Ebitda de 3,9 milliards, en hausse de 28%, sur un chiffre d'affaires qui a progressé de 22% à 16,86 milliards.

Malgré des hausses en janvier puis en mai, le groupe n'a pas obtenu de l'Etat français la possibilité de compenser intégralement dans les tarifs réglementés de l'Hexagone la flambée des prix du gaz, ce qui s'est traduit dans ses comptes par un manque à gagner de 149 millions d'euros.

Pour Suez, le bénéfice net du premier semestre s'est élevé à 2,05 milliards d'euros et l'Ebitda a progressé de 14%, à 4,24 milliards d'euros, le chiffre d'affaires augmentant d'autant à 26,6 milliards.

Le nouveau groupe a réitéré sa prévision d'un Ebitda pro forma en croissance de plus de 10% cette année, avec pour objectif de le porter à 17 milliards d'euros en 2010.

Outre la progression de son activité, le groupe mise sur des synergies opérationnelles qui devraient atteindre un milliard d'euros en année pleine à l'horizon 2013 et mettra en oeuvre un programme d'investissements industriels de 30 milliards d'euros sur la période 2008-2010.

Pour le dividende, il entend toujours distribuer aux actionnaires plus de 50% de son bénéfice net annuel et vise une croissance de 10% à 15% par an en moyenne.

GDF Suez a généré au premier semestre une marge brute d'autofinancement de 6,4 milliards d'euros, qui a permis de financer des investissements en forte hausse (+52%, à 5,7 milliards.

L'endettement net se situait à 18,8 milliards d'euros au 30 juin, sur des capitaux propres de 64,3 milliards, le ratio d'endettement s'établissant à 29%.

GDF Suez annonce encore son intention de réaliser un programme de rachat d'actions supplémentaire d'un milliard d'euros d'ici à la fin 2008.

Yann Le Guernigou, avec la contribution de Sudip Kar-Gupa, édité par Jean-Michel Bélot et Jacques Poznanski

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