par Benjamin Mallet
THURY-SOUS-CLERMONT (Oise) (Reuters) - GDF Suez fait savoir qu'il vise un ou deux réacteurs nucléaires de nouvelle génération EPR (Evolutionary Power Reactor) au Royaume-Uni d'ici à 2020 dans le cadre de son partenariat avec l'espagnol Iberdrola et l'écossais Scottish & Southern Energy (SSE).
L'énergéticien n'exclut pas en outre de se développer dans le nucléaire aux Etats-Unis, notamment en participant à des consortiums.
"Nous avons constitué une alliance avec Iberdrola et SSE dans l'optique de développer un ou deux EPR sur le marché britannique", a déclaré lors d'un séminaire destiné à la presse Pierre Clavel, membre du comité exécutif du groupe, en charge de la division Energie Europe.
GDF Suez précisé dans un document qu'il souhaitait détenir un ou deux EPR au Royaume-Uni d'ici à 2020 et a rappelé qu'à travers son partenariat avec Iberdrola et Scottish & Southern Energy, il participait au processus de vente des terrains nucléaires détenus par la Nuclear Decommissioning Authority.
EDF, qui a racheté British Energy, propriétaire de la plupart des centrales sur le sol britannique, compte pour sa part bâtir deux réacteurs à Sizewell (Suffolk) et deux autres à Hinkley Point (Somerset).
British Energy possède huit centrales nucléaires et de nombreux terrains pouvant accueillir de nouvelles installations.
De leur côté, les allemands RWE et E.ON se sont alliés pour tenter également une percée sur le marché britannique.
Dirk Beeuwsaert, directeur général adjoint, en charge de la branche Energie Europe et International, a pour sa part indiqué que GDF Suez n'excluait pas de se développer dans le nucléaire aux Etats-Unis.
Prié de dire si le groupe pourrait prendre position dans ce domaine, il a déclaré : "Je pense que oui, mais il faut être conscient qu'il y a une série de limitations (...). Un acteur non américain ne peut pas avoir plus de 50% d'une centrale nucléaire et la gestion effective des opérations doit être confiée à des personnes de nationalité américaine."
CONCURRENCE AVEC EDF
"Aux Etats-Unis comme dans toute autre partie du monde, le développement du nucléaire et d'autres projets de très grande envergure demanderont des constructions à plusieurs acteurs", a ajouté Dirk Beeuwsaert.
"Je vois peu de possibilités aux Etats-Unis pour un renouveau du nucléaire par un seul acteur. Cela va être des consortiums de plusieurs acteurs. Dans des consortiums de ce genre là, il est tout à fait possible d'avoir une place."
En France, GDF Suez participera à la construction d'un deuxième réacteur nucléaire de nouvelle génération EPR (Evolutionary Power Reactor) à Penly (Seine-Maritime) auprès d'EDF. La construction devrait commencer en 2012 pour un raccordement au réseau en 2017.
L'Elysée, en annonçant l'association d'EDF et de GDF Suez fin janvier, a laissé entendre que ce dernier pourrait en outre participer à un troisième réacteur de nouvelle génération en France.
En partenariat avec Total et Areva, GDF Suez a proposé la construction et l'exploitation de deux EPR à Abou Dhabi.
Le groupe dispose aujourd'hui de 4.060 mégawatts (MW) de capacités nucléaires en Belgique, 700 MW en Allemagne et détient une participation dans deux réacteurs en France qui représente 1.170 MW.
Il souhaite notamment faire passer son parc de production électrique de 68,4 gigawatts (GW) à fin 2008 à environ 100 GW en 2013 - dont plus de 10 GW en France contre 6,5 GW de capacité installée et 1,15 GW en construction fin 2008 - et conserver sur le long terme une part d'environ 20% de production d'électricité d'origine nucléaire dans le groupe (contre 17% à fin 2008).
De son côté, EDF est déterminé à défendre son statut de premier exploitant nucléaire mondial - avec environ 66 gigawatts (GW) installés et 58 réacteurs en France.
L'électricien français a fait du nucléaire de nouvelle génération la clé de son développement à l'international, notamment dans le cadre du rachat de British Energy et de la moitié des actifs nucléaires de l'américain Constellation.
EDF compte investir d'ici 2020 dans plus de dix centrales EPR qu'il exploitera.
Edité par Jacques Poznanski
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