par Benjamin Mallet
PARIS (Reuters) - GDF Suez annonce qu'il nommera l'homme d'affaires belge Albert Frère au poste de vice-président de la société, aux côtés de Jean-François Cirelli, ex-P-DG du groupe gazier.
Lors d'une assemblée générale extraordinaire de ses actionnaires, l'énergéticien a en outre confirmé ses objectifs financiers et répété qu'il pourrait se porter candidat à une deuxième centrale nucléaire de nouvelle génération EPR en France.
Savant équilibre entre les équipes de Suez et GDF, la direction actuelle comprend un P-DG - Gérard Mestrallet, ancien président de Suez - et un "vice-président, directeur général délégué", Jean-François Cirelli. La nomination d'Albert Frère passait par une modification des statuts, ce que les actionnaires de GDF Suez ont approuvé.
"Il était tout à fait normal de symboliser la fusion en faisant en sorte que l'un soit le président du conseil et l'autre le vice-président, ça marque la symbiose et ça facilite l'intégration (...). Albert Frère est le 1er actionnaire privé du groupe, il a une très grande expérience et le fait d'avoir deux vice-présidents n'est pas excessif au regard de la dimension du conseil", a commenté Gérard Mestrallet.
Au 22 juillet, date de la réalisation effective de la fusion, l'Etat français détenait 35,7% du capital devant le groupe Bruxelles Lambert d'Albert Frère (5,3% du capital), la CDC (1,7%), Areva (1,2%) et CNP (1,1%).
La direction de GDF Suez a jusqu'à présent fonctionné selon le principe d'une gouvernance en tandem, conformément à ce qui était prévu dans le prospectus de fusion, qui précisait que "les décisions importantes (nomination du management, politique financière et d'investissement, fusions, acquisitions, cessions) ser(aient) prises d'un commun accord entre Messieurs Gérard Mestrallet et Jean-François Cirelli".
Gérard Mestrallet a en outre répété les objectifs du groupe, qui incluent un résultat brut d'exploitation (Ebitda) de 17 milliards d'euros à l'horizon 2010 et 30 milliards d'euros d'investissements sur la période 2008-2010.
PARTENARIAT AVEC EDF ?
GDF Suez - dont la fusion est effective depuis le 22 juillet - a également confirmé qu'il visait une distribution supérieure à 50% du résultat net part du groupe récurrent et une croissance du dividende ordinaire par action de 10% à 15% par an en moyenne entre le dividende payé en 2007 et celui payé en 2010.
Un acompte sur dividende sera en outre versé au second semestre de chaque année au titre de l'exercice en cours.
Le groupe a aussi confirmé la mise en oeuvre d'un plan d'économies ("Efficio") de 1,8 milliard d'euros à l'horizon 2011, qui comprend le plan de synergies mis en place lors de la fusion et un nouveau plan d'économies d'un montant d'un milliard que le groupe a mis en place pour faire face aux effets de la crise économique et financière.
Evoquant l'hypothèse d'un 2e EPR en France, Gérard Mestrallet a rappelé que GDF Suez déciderait début 2009 d'être ou non candidat à ce projet.
"Quand nous serons candidats, nous le ferons en partenariat avec des électriciens français - tels qu'EDF -, des électriciens européens et avec des industriels électro-intensifs qui pourront ainsi venir au capital de la société exploitante de l'EPR et avoir de l'électricité à long terme", a-t-il dit.
"Pour la France, c'est une chance d'avoir les deux opérateurs nucléaires les plus actifs à l'international - EDF et GDF Suez. Si nous étions candidats, il nous semblerait assez logique que les autorités françaises prennent en compte ce facteur. Il ne serait sans doute pas très facile d'expliquer à Abou Dhabi que nous voulons opérer des centrales nucléaires dans le pays (...) si nous n'étions pas considérés comme en mesure de construire un réacteur nucléaire en France."
BAISSE DES PRIX DU GAZ AU PRINTEMPS
La mise en chantier d'un deuxième EPR en France après celui de Flamanville (Manche), pour laquelle GDF Suez et EDF pourraient être en concurrence, avait été annoncée par Nicolas Sarkozy début juillet.
Le P-DG d'EDF Pierre Gadonneix a par ailleurs déclaré le 11 décembre que son groupe n'envisageait de participer à des projets dans le nucléaire que s'il les pilotait.
Evoquant les prix du gaz, Jean-François Cirelli a en outre déclaré mercredi : "Le pétrole a commencé à baisser, sur les mois qui viennent nous allons pouvoir enfin baisser le prix du gaz. A partir du printemps, nous aurons épuisé le coût du gaz très cher que nous avons nous mêmes payé pour pouvoir le répercuter."
Les actionnaires de GDF Suez ont également approuvé la filialisation des terminaux méthaniers et des stockages de gaz naturel en France, opération destinée à répondre aux engagements pris à l'occasion de la fusion.
GDF Suez a par ailleurs annoncé un protocole d'accord avec E.ON en vue d'un échange de capacités de production de 1.700 mégawatts environ en Europe.
Edité par Pascale Denis
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