(BFM Bourse) - Le manque de visibilité quant à la levée de l'ensemble des restrictions sanitaires liées au variant Omicron incite Elior à suspendre ses objectifs financiers pour l’exercice 2021-2022, malgré un net rebond de son activité constaté entre octobre et décembre. Le titre chute à un creux d'un an.
Il ne fait pas bon décevoir un marché parisien échaudé par le ton très "hawkish" (restrictif) adopté par le patron de la Fed ce mercredi soir. En dépit d'un rebond sensible de ses revenus au premier trimestre (clos fin décembre) de son exercice 2021-2022 (+16,7% en organique à 1,12 milliards d'euros), la suspension des objectifs d'Elior sur l'ensemble de son exercice en cours passe mal ce jeudi matin. Vers 9h40, le titre plonge de 11,2% à 5,20 euros, au plus bas depuis le 2 février 2021.
"La forte croissance du chiffre d’affaires enregistrée lors du premier trimestre s’inscrit dans le prolongement du rebond d’activité observé lors du quatrième trimestre de l’exercice précédent et confirme le travail de fond réalisé par les équipes depuis deux ans" souligne le directeur général d'Elior Philippe Guillemot. "En revanche, poursuit-il, depuis début décembre, le groupe est affecté par les protocoles sanitaires restrictifs mis en place pour endiguer la vague Omicron sur tous nos marchés, en particulier le retour massif au télétravail, les fermetures de classes et absences sans préavis". Ces perturbations rendent difficile l’anticipation des volumes quotidiens, avec ses conséquences sur les quantités produites et l’organisation des équipes, d'où la suspension des objectifs annoncés fin novembre dernier pour 2021-2022. Elior avait alors indiqué viser une croissance organique d'au moins 18% et une marge d'Ebita ajusté "entre 2 et 2,5%" sur cet exercice.
Le n°3 européen de la restauration collective -derrière le britannique Compass et le français Sodexo- était pourtant dans les clous sur ses trois premiers mois, la croissance des revenus ayant atteint 18,1% en données publiées (dont 16,7% en organique), portée par l'international (+22,5% en organique à 638 millions), notamment au Royaume-Uni, aux Etats-Unis et en Italie. Elior profitait toutefois d'un effet de base largement favorable, l'activité ayant chuté de 22,3% un an plus auparavant "lors d'une période très contrainte sur le plan sanitaire".
Par segment, Elior a constaté une vif reprise de son pôle dédié aux entreprises, avec une hausse des revenus proche de 40% en organique à 443 millions d'euros, "équivalent à 75% de celui du premier trimestre 2018-2019", soit le dernier non-affecté par la crise sanitaire. Si l'activité de la branche "enseignements" (écoles, etc.) du groupe affiche un rebond plus modeste (près de 10% en organique à 380 millions), celle de la division "Santé et social" (Ehpad, hôpitaux, etc.) patine (-0,1% à 293 millions).
Outre le manque de visibilité lié au variant Omicron, le groupe évoque également les effets de l'inflation qui s'accélère dans tous les pays où il opère.
Le spécialiste de la restauration collective maintient en revanche ses objectifs à horizon 2024 d’accélérer et d’amplifier son développement pour retrouver le niveau de chiffre d’affaires d’avant crise (4,92 milliards d'euros en 2018-2019) avec une marge d’Ebita ajusté nettement plus élevée à "environ 4,6%" sur l'exercice 2023-2024 (contre 3,6% en 2018-2019). Cela sous-tend une croissance organique annuelle du chiffre d'affaires d’au moins 7% en 2022-2023 et 2023-24, précise Elior, qui ajoute viser une "reprise de la distribution de dividendes sur la base des résultats de l’exercice 2022-23".
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