(BFM Bourse) - Le titre Ekinops renoue avec son niveau de mai dernier à la faveur d'une publication semestrielle exceptionnelle. Sur les six premiers mois de son exercice, le spécialiste des solutions de télécommunications pour les opérateurs a doublé son Ebitda à plus de 8 millions d'euros.

Poussée de fièvre pour l'action Ekinops jeudi matin à la Bourse de Paris, en hausse de 16% à l'ouverture, les investisseurs saluant avec enthousiasme la publication semestrielle de très belle facture de l'équipementier télécoms dédié à la fibre optique. Depuis ce bond matinal, le titre n'a cessé d'accentuer ses gains pour afficher une hausse de 24% à 4 euros, dans un volume d'échanges inhabituellement élevé, correspondant à 1,5% du capital. Une envolée qui permet à l'action Ekinops -qui restait pourtant sur trois séances consécutives dans le rouge- de renouer avec un sommet depuis le 22 mai dernier. Depuis le 1er janvier, le titre avance désormais de 50%.

Doublement de l'Ebitda et marge opérationnelle record

Le spécialiste français des solutions de transport de données à très haut débit a dégagé une marge brute de 24,9 millions d'euros (+6%), pour un taux de marge brute en léger repli par rapport au 1er semestre 2018 (à 55,3% contre 55,8%).

L'excédent brut d'exploitation (ou Ebitda) a en revanche été multiplié par deux sur un an, à 8,1 millions d'euros, une performance que la jeune société armoricaine met sur le compte "d'un solide niveau de marge brute et d'une structure de coût maîtrisée". Les charges opérationnelles ont ainsi reculé de 6%, notamment au niveau des frais de R&D (-7%) et du marketing (-9%). Mieux encore, la marge d'Ebitda s'inscrit à un nouveau niveau record de 17,9 (15,8% hors impact de la norme IFRS16), contre 9,5% lors des six premiers mois de 2018.

Pour le groupe basé à Lannion et qui fournit à un tiers des 100 premiers opérateurs mondiaux une solution logicielle (FlexRate) leur permettant de multiplier la quantité de données transitant via la fibre optique, "le plan d'optimisation des coûts mis en place en 2018, consécutivement au rapprochement avec OneAccess, continue de porter ses fruits".

L'équipementier de télécommunications souligne notamment "l’effet synergique et la forte création de valeur depuis l’acquisition de OneAccess" qui s'inscrivent dans une "tendance vertueuse" pour le groupe. OneAccess développe des solutions de commutation et de routage, qui permettent à Ekinops "d'entrer dans les couches 2 (services Ethernet et commutation) et 3 (routage de trafic IP)", alors qu'il n'officiait jusque là que dans la première couche correspondant au transport de données, se réjouissait le PDG Didier Brédy au moment de l'acquisition.

Ekinops a également profité de son excellent premier semestre pour porter sa trésorerie disponible à 40,0 millions d'euros au 30 juin 2019, pour des emprunts financiers de 17,5 millions d'euros, le groupe bénéficiant ainsi d’une trésorerie nette positive de 22,5 millions d'euros (contre 14,2 millions d'euros d'euros au 31 décembre dernier).

Si le groupe dirigé par Didier Brédy avait décidé d'abandonner, en avril, son projet de rachat d'Alcatel Submarine Networks -le leader de l'activité de transport optique sous-marin détenu par Nokia- il avait, dans la foulée, jeté son dévolu sur la plateforme OTN-Switch (Optical Transport Network) développée par Padtec, un fabricant d'équipements de réseaux optiques basé au Brésil. Pour 10,2 millions d'euros, apportés en numéraire, Ekinops a mis la main sur une technologie qui permet de commuter le trafic de données sur les fibres optiques et contribue de façon significative à l'optimisation de la bande passante sur les réseaux.

"L’acquisition de la technologie OTN en juillet s’est traduite par l’apport d’une équipe de R&D constituée de 25 ingénieurs basés à Campinas (Brésil)" indique Ekinops dans son communiqué pour justifier la réévaluation à laquelle le groupe a procédé sur ses besoins en matière de ressources humaines pour 2019 et 2020. "En conséquence, se félicite l'équipementier télécoms, les charges opérationnelles additionnelles liées au plan de recrutement ont été moindre qu’attendu au 1er semestre et le seront également au second semestre".

Perspectives ambitieuses

Quant aux perspectives à long terme, Ekinops se fixe désormais pour ambition de livrer, sur la base d’un exercice entier, une croissance organique et une marge d’Ebitda à 2 chiffres. L'équipementier créé en 2003 conclut en expliquant qu'il n'a, à ce jour, "pas identifié de nouvelle opportunité de croissance externe susceptible de se réaliser dans les prochains trimestres".