(Cercle Finance) - Le titre EDF a terminé la séance en hausse de +1,5% à 42,45 E (plus de 3,5 Mls de titres échangés) après l'annonce aujourd'hui du plus gros profit annuel de son histoire. Le résultat net part du groupe du n° 1 français de la production, de la commercialisation et de la distribution d'électricité a atteint le montant record de 3,242 milliards d'euros en 2005, en croissance de 102%. Tiré pour les deux tiers par l'accroissement de l'activité et pour un tiers par les prix, le chiffre d'affaires dépasse 50 milliards (+10,6% à 51,051 mdsE). Le résultat brut excède 13 milliards d'euros (+ 3,6% à 13,01 mdsE). Il s'agit d'ailleurs du plus grand Ebitda (Earnings Before Interest, Taxes, Depreciation, and Amortization) de tous les opérateurs énergétiques en Europe.

Ces performances se révèlent dans l'ensemble supérieures aux anticipations des analystes. Goldman Sachs tablait notamment sur un Ebitda de 12,952 milliards d'euros, et un bénéfice net de 3,234 milliards d'euros. Morgan Stanley anticipait un EBITDA de 12,8 milliards d'euros.

Il est vrai que pour la première fois en 2005, le résultat net n'a pas été grevé par des provisions et des dépréciations d'actifs. Les dépréciations d'actifs avaient atteint 1881 millions d'euros en 2004. La solidité des comptes présentés tient également au profil défensif du groupe, qui détient un parc de production d'électricité à 95% indépendant (85% nucléaire 10% hydraulique) de l'évolution du prix des matières fossiles. 'Aujourd'hui EDF est probablement la première entreprise de l'après pétrole' a d'ailleurs souligné aujourd'hui Pierre Gadonneix, Pdg d'EDF.

Concernant la structure financière d'EDF, les indications fournies par EDF au moment de son introduction en Bourse laissaient entendre que l'endettement du groupe s'établirait à 20 milliards d'euros environ à la fin de l'année dernière, après l'augmentation de capital. Annoncé à 18,6 milliards d'euros, l'endettement est donc finalement moins important qu'anticipé par la plupart des analystes. EDF demeure néanmoins le plus endetté des électriciens européens.

Il y a un peu moins d'un an, le 17 mars 2005, Pierre Gadonneix, avait fixé au groupe pour objectif de retrouver 'les marges de manoeuvre financières indispensables à un développement européen maîtrisé', l'ouverture du capital d'EDF constituant l'élément clé de cette stratégie. 'Notre santé financière retrouvée nous donne les marges de manoeuvre pour participer à toutes les opérations' a déclaré aujourd'hui Pierre Gadonneix sur BFM.

La taille de l'endettement d'EDF laisse toutefois peu de place pour procéder à des acquisitions en cash, tandis qu'une offre en titre conduirait à réduire la participation de l'Etat au capital, ce qui reste peu plausible au stade actuel. Reste qu'EDF est d'ores et déjà présent sur les quatre principaux marchés européens (France, Royaume Uni, Allemagne et Italie), l'effervescence actuelle sur le secteur de l'Energie en Europe confortant le groupe dans son orientation et son projet industriel. 'Nous n'avons pas manifesté de propositions à ce stade' déclare par ailleurs Pierre Gadonneix à propos des derniers rebondissements sur le dossier de l'espagnol Endesa.

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