(BFM Bourse) - Le relèvement très significatif de l'objectif de cours d'un grand broker a permis lundi à EDF de poursuivre son ascension vers de nouveaux sommets. L'action de l'opérateur historique d'électricité a inscrit aujourd'hui un nouveau record en séance de 82.78 euros et un nouveau sommet de clôture de 81.44 euros, portant ses gains à 47,5% depuis le début de l'année et à 154.5% depuis son introduction en Bourse en novembre 2005.

Morgan Stanley a confirmé lundi sa recommandation "surperformance" sur EDF, tout en portant son objectif de cours à 90 euros, soit un relèvement de 50% ( !) par rapport à son précédent cours cible de 60 euros.

La thèse principale de Morgan Stanley est celle d'une convergence graduelle entre les prix réalisés (37.8 euros/ le MWh en moyenne pour EDF en France en 2006) et les prix du marchés. Cette convergence s'exercera sous la forme d'un "pricing power" sur les contrats commerciaux au moment de leur renouvellement, et d'une progression graduelle des prix administrés.

L'absence de nouvelles échéances électorales dans le calendrier politique ouvre une période propice à l'examen des différents mécanismes de fixation des prix qui handicapent la mise en place d'une véritable concurrence sur le marché de l'énergie en France, estime Morgan Stanley.

Le maintien artificiel de prix inférieurs à ceux du marché est principalement visé. Dans le cas d'un "scénario de base", Morgan Stanley estime que cette convergence des prix pourrait s'étaler sur 10 à 15 ans. Dans un scénario plus optimiste, le broker estime que Bruxelles pourrait forcer un ajustement plus rapide pour une convergence dès 2012. La "fair value" de l'action EDF correspondant à cette seconde hypothèse est estimée par Morgan Stanley à 128 euros.

L' "ajustement" de l'objectif de cours de Morgan Stanley sur EDF intervient après ceux de plusieurs brokers tout aussi influents. Il y a une dizaine de jours, Exane BNP Paribas a relevé son objectif de cours de 34% à 103 euros, UBS a porté son cours cible à 100 euros, tandis que Kepler Equities a rehaussé le sien de 31% à 101 euros. Légèrement moins optimiste, Société Générale vise 88 euros.