(BFM Bourse) - EDF a inscrit jeudi soir un nouveau sommet historique de clôture de 76.62 euros, matérialisant une hausse de 139% depuis l'introduction. Le titre poursuit vendredi matin son ascension (+3% à 79 euros). Fait historique, sa capitalisation boursière de 142 Milliards d'euros dépasse désormais celle de Total (141 Milliards d'euros).

Outre UBS, qui a porté hier son cours cible sur EDF à 100 euros, Kepler Equities a dopé son objectif de cours de 31% sur l'électricien français pour le porter à 101 euros. Légèrement moins optimiste, Société Générale a relevé le sien à 88 euros. Ces relèvements d'objectifs sont intervenus jeudi au lendemain de l'annonce du lancement par le groupe nucléaire Areva de la pré-certification de son EPR au Royaume-Uni, avec l'appui de grands électriciens européens, dont EDF...

Ce parcours boursier réjouit Camille Planchet, président de l'association EDF Actionnariat Salarié, contacté par Tradingsat.com. Il relie en premier lieu cette performance boursière "à la valeur intrinsèque de l'entreprise et également à la mobilisation de ses salariés" et constate aussi que "les marchés perçoivent très favorablement ce qui se passe dans le domaine du nucléaire au Royaume Uni". Camille Planchet n'écarte pas toutefois l'existence d' "un peu de spéculation", sachant que "les projets d'investissement d'EDF, qui semblent tout à faire intéressants et pertinents aujourd'hui, ne produiront leurs effets que dans un certain nombre d'années".

Il estime par ailleurs qu'il y a probablement "un équilibre à trouver" entre les réductions de coûts au sein de l'entreprise, évoquées par certains analystes comme un argument en faveur de la hausse du titre, et la nécessité de maintenir à la fois les compétences humaines et les programmes de maintenance ambitieux nécessaires "pour garantir la pérennité de l'outil industriel".

Enfin, Camille Planchet estime qu"'il faut garder à l'esprit les 5 enjeux du Groupe EDF :

1. La pérennisation de son outil industriel par une politique d'investissements bâtie sur le long terme pour renouveler le parc nucléaire, pérenniser le parc hydroélectrique (investir et préserver les concessions hydrauliques) et développer les nouveaux modes de production. Ceci impose de renouveler les compétences en interne mais aussi d'entretenir un partenariat avec un tissu industriel dynamique capable de répondre à ces enjeux. (les prestataires).

2. La réussite de l'ouverture des marchés (en France les marchés électrique et gaz seront ouverts à 100% au 1er juillet 2007) avec une stratégie commerciale de diversification des services aux clients (efficacité énergétique), une politique tarifaire compatible avec d'une part la préparation du renouvellement du parc de production (d'un point de vue financier, pourquoi pas envisager des fonds dédiés créés, comme pour les déchets ou le démantèlement pour s'assurer qu'EDF aura les moyens le temps venu de renouveler son parc) et d'autre part le maintien de la compétitivité des entreprises.

3. Des réseaux de distribution d'électricité performants : en maintenant la qualité de fourniture, en assurant les missions de service public, et en préservant la qualité des relations avec les territoires et les collectivités locales en particulier. EDF doit à la fois être un acteur européen et mondial, et un acteur proche des territoires.

4. Le développement du Groupe EDF : en impulsant un nouvel élan stratégique par le développement international (avec la relance du nucléaire notamment) et par la concrétisation de la stratégie gazière en nouant des alliances avec un producteur ou un gazier face à la cartellisation des producteurs. L'optique étant de conforter le leadership européen d'EDF, en participant au mouvement actuel en conservant la cohérence industrielle, ce, à un prix acceptable.

5. La préparation de l'avenir : en bâtissant un programme de R&D ambitieux dans le domaine des énergies nouvelles, des énergies renouvelables et de l'efficacité énergétique."