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Edf : "il y a une vraie dissymétrie concurrentielle sur le marché du gaz"

lundi 15 juin 2009 à 09h45

(BFM Bourse) - EDF lance mercredi en France un emprunt obligataire ouvert à tous les particuliers. Camille Planchet, Président de l'association EDF Actionnariat Salarié (EAS), nous donne son avis sur cette opération, ainsi que sur le rapport Champsaur, le dividende, le niveau élevé de l'endettement du groupe…

Tradingsat.com : Quel avis portez-vous sur l'emprunt obligataire de 1 milliard d'euros lancé par EDF auprès des particuliers ?

Camille Planchet : Il s'agit de la première grande opération d'emprunt d'une entreprise industrielle ouverte au public depuis longtemps. C'est plutôt bien qu'EDF en soit à l'initiative compte tenu de la grande proximité de l'entreprise avec les particuliers. En offrant un taux de 4,5% sur 5 ans, cet emprunt constitue sans conteste aujourd'hui un placement intéressant si on le compare à d'autres, comme le livret A par exemple.

Tradingsat.com : Les particuliers peuvent souscrire du 17 juin au 10 juillet, les salariés pourront-ils participer à l'opération ?

Camille Planchet : Des négociations officielles sont en cours visant à permettre aux salariés de souscrire, sans conditions spécifiques, dans le cadre du PEG, le Plan Epargne Groupe. Je rappelle que les sommes placées sur le PEG sont bloquées pendant 5 ans. Il me paraît normal que les salariés puissent participer à cette opération.

Tradingsat.com : Un milliard d'euros, ce montant peut sembler faible au regard de la dette du groupe…

Camille Planchet : Je me suis fait cette réflexion. Il est clair que cela ne va pas résoudre d'un coup la problématique de la dette d'EDF, qui était de 24,5 milliards d'euros fin 2008. L'augmentation du ratio d'endettement est un sujet qui nous préoccupe. L'entreprise va devoir faire des choix. C'est d'ailleurs ce qu'elle commence à faire en annonçant un programme de cessions d'actifs de 5 milliards d'euros.

Tradingsat.com : Que pensez-vous des rumeurs de vente du réseau de distribution d'électricité en Grande-Bretagne ?

Camille Planchet : J'ai lu dans la presse qu'une banque avait été mandatée. Je ne sais pas si cette rumeur est fondée. Il me semble qu'il faut se poser la question de savoir si cela peut créer de la valeur de céder des réseaux qui génèrent des revenus stables pour acheter des actifs de production qui vont demander beaucoup d'investissements avant de délivrer leur performance optimale. La réponse est peut être positive sur le long terme, mais il risque d'y avoir un cap difficile à passer à court terme.

Tradingsat.com : Votre opinion sur la politique de croissance externe du groupe semble mitigée.

Camille Planchet : Comme tout actionnaire, on espère que les opérations sur British Energy et Constellation seront créatrices de valeur. C'est un pari sur l'avenir qui fait s'interroger sur les temps de retour sur investissement. Si tout se passe bien, le premier EPR en Grande-Bretagne sera opérationnel en 2017… Dans le même temps, il faudra maintenir l'outil de production français en bonne condition, améliorer son taux de disponibilité. Un indicateur très suivi par les investisseurs, sachant que 1% coefficient de disponibilité représente entre 200 et 300 millions d'euros d'excédent brut d'exploitation.

Tradingsat.com : Vous militez par ailleurs pour un meilleur partage des profits de l'entreprise.

Camille Planchet : Le FCPE Actions EDF a en effet demandé, lors de l'assemblée générale du 20 mai, de revoir à la baisse le montant du dividende de 1,28 euro proposé par le conseil d'administration d'EDF. Comme l'année dernière, nous n'avons pas été entendu par les principaux actionnaires, en particulier l'Etat. Je rappelle que c'est pourtant Nicolas Sarkozy qui a proposé la règle de distribution du bénéfices dite « des trois tiers », entre les actionnaires, les salariés et l'investissement. C'est une mesure qui, il me semble, témoignerait de la vision à long terme de l'Etat en matière d'enjeux énergétiques.

Tradingsat.com : Qu'avez-vous pensé des propositions de la commission Champsaur sur le marché français de l'électricité ?

Camille Planchet : Dans son rapport, la commission préconise d'attribuer aux concurrents d'EDF un droit d'accès à l'électricité de base « à un prix reflétant les conditions économiques du parc nucléaire historique ». Mais ce prix futur couvrira-t-il bien l'entretien des actifs de production existants, le développement de moyens complémentaires, de même que les coûts de déconstruction et du traitement des déchets ? Deuxièmement, ceux qui vont acheter cette électricité ne seront-ils pas tentés de la vendre ailleurs qu'en France ? Cela pose donc la question du contrôle a posteriori. Dans ces conditions, on peut se demander si la mise en œuvre de l'ouverture du marché ne risque pas de complexifier encore davantage le système.

Au-delà du rapport Champsaur, j'estime que la situation sur le marché du gaz mérite également l'intérêt des autorités de la concurrence. Dans la mesure où l'on exige d'EDF des concessions pour ouvrir le marché de l'électricité, pourquoi GDF Suez, qui est le principal concurrent d'EDF sur le marché français, continuerait-il de bénéficier d'un avantage compétitif unique sur le marché du gaz ? Il y a une vraie dissymétrie qui n'est pas acceptable en l'état.

Propos recueillis par François Berthon

Propos recueillis par - ©2025 BFM Bourse
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