par Joe Ortiz
MADRID (Reuters) - La compagnie espagnole d'électricité Iberdrola revendique une nouvelle fois son indépendance et assure être en mesure de créer de la valeur en restant seule, à l'occasion de l'annonce d'un bond de 41,8% de son bénéfice net 2007, due notamment à l'intégration du britannique Scottish Power.
* EDF. Le président d'Iberdrola, Ignacio Sanchez Galan, a clairement réaffirmé ne pas souhaiter voir Électricité de France (EDF) entrer à son capital.
"Il a été dit clairement ces derniers jours qu'EDF n'est pas bienvenu ni d'un point de vue politique, ni d'un point de vue social, ni d'un point de vue syndical (...) ni non plus du point de vue des actionnaires", a-t-il déclaré lors d'une conférence de presse.
Galan a également estimé que le groupe de construction ACS devrait voir ses droits de vote dans le groupe plafonnés à 3%.
ACS, qui possède quelque 13% du capital d'Iberdrola, a dit ce mois-ci avoir eu des discussions avec EDF concernant leur intérêt pour la compagnie.
De son côté, EDF a confirmé mercredi l'existence de discussions exploratoires en vue d'une éventuelle entrée sur le marché espagnol, tout en soulignant qu'aucune décision n'avait été prise.
* RÉSULTATS. Le bénéfice net d'Iberdrola s'est établi à 2,35 milliards d'euros contre 1,66 milliard en 2006. Le marché attendait 2,17 milliards.
L'excédent brut d'exploitation (EBE) a bondi de 42,4% à 5,54 milliards. Le marché attendait 5,48 milliards et le bénéfice opérationnel de 39,3% à 3,70 milliards d'euros.
* CONTEXTE. Iberdrola s'est trouvé ces derniers temps au centre de spéculations sur un possible intérêt de la part d'EDF, qui pourrait s'associer avec ACS pour mener à bien un éventuel rachat.
Des articles de presse ont également cité les noms des allemands E.ON et RWE ainsi que de Gas Natural parmi les candidats potentiels à une reprise d'Iberdrola.
Une autre piste évoquée par les médias est celle d'un rapprochement entre Iberdrola et Union Fenosa, détenu à 45% par ACS, avec des cessions d'actifs à la clef pour obtenir le feu vert des autorités de la concurrence.
La perspective d'un démantèlement est combattue par la direction, qui a reçu le renfort de plusieurs actionnaires, de personnalités politiques et de représentants syndicaux.
"Cette entreprise est idéalement placée pour continuer à croître - et ainsi apporter une réponse à tous ceux qui nous soutiennent - grâce au meilleur projet possible, un projet unique, notre plan stratégique 2008-2010", a déclaré Ignacio Sanchez Galan.
"Nous sommes déjà un géant du secteur si on raisonne en termes mondiaux (...) et nous avons un bilan sain qui nous permettra de financer nos investissements. Nous continuerons à créer de la valeur dans les années à venir et attendons pour 2008 une forte, voire une très forte, croissance dans tous les domaines", a-t-il poursuivi.
* PLAN 2008-2010 ET PRÉVISIONS. Le plan stratégique 2008-2010 prévoit une enveloppe d'investissements de 24,2 milliards d'euros, dont 6,4 milliards serviront au rachat, presque finalisé, d'Energy East, le solde devant financer une croissance organique.
Pour cette année, Iberdrola a dit s'attendre à un excédent brut d'exploitation d'au moins 7 milliards d'euros.
* BOURSE. Le titre Iberdrola, en hausse de 19% sur les 12 derniers mois à la suite notamment des spéculations sur le rachat de l'entreprise, reculait de 0,49% à 10,22 euros à 13h15 GMT, faisant mieux que l'indice des "utilities" européennes qui reculait dans le même temps de 1,6%.
Version française Benoit Van Overstraeten
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