(BFM Bourse) - EDF poursuit sa chute au lendemain de la plus forte baisse de son histoire. Après avoir plongé mercredi de 9.4%, l'action de l'opérateur historique perd 2% supplémentaires jeudi matin, à 66.16 euros, plus très loin des cours planchers touchés lors du minikrach en janvier.
Suite à la publication hier de solides résultats 2007 assortis de perspectives 2008 décevantes, certains analystes commencent à ajuster leur modèle de valorisation. Oddo vient d'abaisser son objectif de cours de 71 euros à 65 euros, en confirmant sa recommandation « Alléger ». Tandis que JPMorgan a réduit son cours cible de 83 euros à 69 euros en abaissant son opinion de « Neutre » à « Sous-pondérer ».
Que sont devenus les traditionnels arguments haussier qui avaient permis au titre d'atteindre un sommet historique de 86.45 euros en novembre 2007 ? Certes, EDF dispose toujours d'un actif unique, qui rend le groupe est quasiment insensible à l'évolution des prix du pétrole et du charbon avec le nucléaire.
Mais comme l'expliquait dès juin 2007, Camille Planchet, président de l'association EDF Actionnariat Salarié, à Tradingsat.com, "l'augmentation de la durée de vie des centrales nucléaires pose la question de la pérennisation de l'outil industriel". Sur le sujet, Camille Planchet rappelait la nécessité d'"une politique d'investissements bâtie sur le long terme pour renouveler le parc nucléaire, pérenniser le parc hydroélectrique (investir et préserver les concessions hydrauliques) et développer les nouveaux modes de production".
Des propos qui prennent tout leur sens après les déclarations faites hier par les dirigeants d'EDF. Daniel Camus, directeur général délégué chargé des finances d'EDF a prévenu que le résultat net courant du groupe "ne devrait pas progresser" en 2008, tandis que la croissance de l'EBITDA sera inférieur à 3% cette année. En cause, le faible taux de disponibilité des centrales nucléaires du groupe (temps pendant lequel les installations sont à disposition du réseau), tombé à 80.2% l'an dernier, contre 93.6% en 2006, en raison de l'augmentation des opérations de maintenance. Daniel Camus a reconnu des problèmes de maintenance des réacteurs à vapeur sur au moins 16 tranches du parc nucléaire.
Et la situation devrait encore s'aggraver en 2008 et 2009. La poursuite des opérations de nettoyage des générateurs de vapeur va entraîner une nouvelle réduction de 2% par an du coefficient de disponibilité du parc. En conséquence, Pierre Gadonneix, le PDG d'EDF, a logiquement affirmé hier que la priorité portait sur "l'accélération des investissements". Une enveloppe de 35 milliards d'euros est prévue sur la période 2008-2010 pour développer de nouvelles capacités de production en France et à l'International.
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