PARIS (Reuters) - EDF souhaite la constitution d'un "club" d'électriciens pour promouvoir le réacteur nucléaire de nouvelle génération EPR (Evolutionary Power Reactor) et voudrait que l'allemand E.ON le rejoigne, déclare son P-DG Pierre Gadonneix.

"Je souhaite que l'on crée un club des producteurs d'électricité qui ont choisi ce réacteur et qui le construisent en partenariat avec nous", a-t-il dit dans une interview au Monde publiée mercredi.

"Il serait souhaitable que l'Allemagne fasse le choix de l'EPR. Tous ses opérateurs d'électricité (...) pensent que le nucléaire doit se développer. Je voudrais que E.ON rejoigne ce club, c'est la clé de la réussite de l'EPR", a ajouté Pierre Gadonneix.

Le P-DG d'EDF a également déclaré que l'électricien public français était en discussion avec E.ON pour une entrée du groupe allemand au capital du futur EPR de Penly (Seine-Maritime), dont la construction devrait commencer en 2012 pour un raccordement au réseau en 2017.

EDF, qui pilote déjà le chantier de l'EPR de Flamanville (Manche), compte construire dix réacteurs de ce type d'ici à 2020 avec des partenaires étrangers. Deux sont prévus en Chine, quatre aux Etats-Unis et quatre en Grande-Bretagne.

GDF Suez a d'ores et déjà été associé au projet d'EPR de Penly mais les modalités concrètes de cette association n'ont pas encore été précisées.

Les projets d'EPR d'EDF se font avec CGNPC en Chine, et Constellation aux Etats-Unis. Le groupe a également signé le 24 février avec Enel un protocole d'accord sur le lancement d'une étude de faisabilité pour la construction de quatre EPR en Italie.

La technologie et la marque EPR sont détenues par le groupe français Areva

Evoquant la fin de son mandat à la tête d'EDF, qui arrive à échéance en novembre, Pierre Gadonneix a en outre déclaré : "Je pense avoir mis EDF sur des rails nouveaux depuis 2004 et je suis prêt à continuer. Mais mon mandat appartient à l'actionnaire, l'Etat."

L'Etat français détient 84,7% d'EDF. Selon les statuts du groupe, Pierre Gadonneix pourrait être reconduit jusqu'à la veille de ses 69 ans, début 2012.

Concernant les soupçons d'espionnage d'un responsable de l'organisation écologiste Greenpeace qui pèsent sur EDF, le P-DG de l'électricien a dit au Monde : "Je n'ai jamais signé de contrat demandant ce type d'opération."

EDF est soupçonné d'avoir fait appel à une officine de renseignement privé pour mener à bien le piratage de l'ordinateur de Yannick Jadot, à l'époque des faits directeur des "campagnes" de Greenpeace et des actions antinucléaires notamment.

Benjamin Mallet, édité par Jacques Poznanski

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