PARIS (Reuters) - EDF publie des résultats 2007 un peu meilleurs que prévu et annonce une accélération de ses investissements en 2008 ainsi qu'un nouveau plan d'amélioration opérationnelle qui doit générer un milliard d'euros d'Ebitda de plus à l'horizon 2010.

Le producteur et distributeur d'électricité a redit son intérêt pour le marché espagnol alors que les spéculations vont bon train autour d'Iberdrola. "En Espagne, je vous confirme que nous avons engagé des discussions exploratoires mais, à ce stade, aucune décision n'est prise", a dit le P-DG Pierre Gadonneix lors d'une conférence de presse.

Il a aussi souligné qu'il regardait la Belgique où le nouvel ensemble né de la fusion entre Suez et Gaz de France devrait céder des actifs pour satisfaire aux exigences de la Commission européenne en matière de concurrence.

Après une restructuration ces dernières années, EDF est désormais doté d'un bilan solide avec un endettement net de 16.269 millions contre 14.932 millions pour des capitaux propres de 28.796 millions contre 24.799 millions. Mais les acquisitions éventuelles suscitent des interrogations sur les marchés.

Le titre était en baisse à la Bourse de Paris (-2,76% à 71,96 euros vers 11h20 tandis que le DJ Stoxx Utilities reculait de 0,92%), les investisseurs ayant été déçus par le niveau du dividende (1,28 euro, dont un acompte de 0,58 déjà versé en novembre contre 1,16) et par les perspectives.

Le producteur et distributeur d'électricité a annoncé que compte tenu de l'accroissement des charges opérationnelles son Ebitda aurait une progression inférieure à 3%.

"Le résultat net courant ne devrait pas progresser compte tenu des hypothèses que nous avons aujourd'hui", a dit Daniel Camus, directeur général délégué chargé des finances, en précisant que le dividende serait "a minima au même niveau qu'en 2007", ce qui suppose une augmentation du taux de distribution.

EDF a réalisé un bénéfice net part du groupe de 5.618 millions d'euros contre 5.605 millions (+0,2%).

DIX CENTRALES EPR D'ICI 2020

Plus significatif, le résultat net courant a atteint 4.677 millions contre 4.227 millions (+10,6%), le résultat d'exploitation 9.991 millions contre 9.356 millions (+6,8%) et l'Ebitda 15.210 millions contre 14.393 millions (+5,7%).

Les 11 analystes financiers interrogés par Reuters attendaient en moyenne respectivement 4.783 millions d'euros, 9.758 millions et 15.062 millions.

La croissance organique de l'Ebitda a atteint 6,1% contre 2,5% pour le chiffre d'affaires. Elle a été de 6,9% en France (9.996 millions), de 2,1% en Grande-Bretagne (1.285 millions), de 0,9% en Allemagne (1.031 millions), de 4,4% en Italie (910 millions), de 10,4% dans le reste de l'Europe (1.655 millions) et de 2,5% dans le reste du monde (333 millions).

Selon le groupe, les objectifs de gains de productivité ainsi que d'optimisation du besoin en fonds de roulement "ont été globalement dépassés de plus de 20%" tandis que le programme de cessions a dépassé de 14% la cible d'une réduction de 5 milliards d'euros de la dette nette.

EDF a augmenté ses investissements de 26% à 7,5 milliards. Pierre Gadonneix a insisté sur le développement international, avec des accords pour devenir investisseur et exploitant dans des projets nucléaires aux Etats-Unis et en Chine.

En 2008, il a expliqué que le groupe voulait conserver son leadership européen et son avantage compétitif sur le long terme, pour promouvoir les énergies renouvelables et l'éco-efficacité énergétique et pour être durablement un acteur majeur du renouveau du nucléaire dans le monde. Les investissements devraient atteindre 10 milliards en 2008, l'enveloppe étant portée à 35 milliards sur 2008-2010.

Pierre Gadonneix a souligné qu'EDF comptait investir d'ici 2020 dans dix centrales EPR qu'il exploitera.

Il a indiqué qu'après 2008, la tendance d'amélioration moyenne annuelle de l'Ebitda de 3% à 6% devrait se poursuivre.

Après le succès de son plan "Altitude", EDF a décidé de lancer un plan "Excellence Opérationnelle" qui sera déployé progressivement et dont l'objectif est un gain d'un milliard d'euros sur l'Ebitda à l'horizon 2010 par rapport à 2007.

Selon Daniel Camus, cette projection ne tient pas compte d'éventuelles augmentations tarifaires.

EDF compte améliorer la performance opérationnelle, en particulier le taux de disponibilité des centrales nucléaire, qui doit viser 85% à moyen terme - dans "trois ou quatre ans", selon Jean-Pierre Mathias, directeur général délégué chargé de l'intégration et des opérations dérégulées en France - contre 80,2% en 2007, en baisse de 3,4 points par rapport à 2007 (83,6%). Cette baisse l'an dernier s'est traduite par "un manque de production" de 10 térawatts.

William Emmanuel

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