par Mathieu Robbins

LONDRES (Reuters) - Electricité de France envisage à son tour une offre sur British Energy mais il est peu probable que l'électricien français propose plus que les 700 pence par action envisagés par ses rivaux RWE et Centrica, a déclaré vendredi une source proche du dossier.

La décision du gouvernement britannique de construire de nouvelles centrales nucléaires a suscité le vif intérêt de tous les acteurs européens du secteur pour British Energy. L'Etat en détient 35,2%, une participation dont il veut se défaire.

"EDF maintiendra une discipline du prix", a dit la source, ajoutant qu'EDF espérait tirer parti de son expérience et de son savoir-faire en tant que premier producteur d'électricité nucléaire européen pour convaincre le gouvernement britannique.

Cette source a souligné qu'EDF envisageait de faire une offre qui serait inférieure à 700 pence par action alors que le Times a rapporté dans son édition de vendredi que le groupe français réfléchissait à un prix supérieur à cette barre de 700 pence, qui valorise British Energy à quelque 11 milliards de livres (13,7 milliards d'euros).

EDF n'a pas encore décidé s'il se portait acquéreur de l'ensemble des titres de la société ou seulement de la participation de l'Etat britannique, a poursuivi la source.

Des sources avaient indiqué jeudi que d'une part l'allemand RWE, numéro trois européen du secteur des "utilities" (les services aux collectivités), avait mis sur la table une offre d'un peu moins de 700 pence par action en numéraire et que, d'autre part, Centrica, maison mère de British Gas, avait de son côté présenté une offre tout en actions, pour un prix également en-dessous de 700 pence.

POSSIBILITE DE FUSIONS GEANTES

EDF et British Energy se sont refusé à tout commentaire.

De son côté, Suez a dit ne pas envisager de racheter l'entreprise britannique avant la finalisation de fusion avec Gaz de France, attendue pour la fin du mois de juin, sans exclure la possibilité, après cette échéance de regarder le dossier.

Vers 13h15 GMT, le titre British Energy, qui avait bondi de 5,42% jeudi à la suite des informations sur l'intérêt de RWE et de Centrica, progressait de 0,34% à 742 pence alors que le Footsie 100 cédait dans le même temps 1,09% et que l'indice regroupant les utilities européennes perdait 0,51%.

RWE et EDF songent tous les deux à s'allier avec Centrica dans l'éventualité d'une offre, ont déclaré d'autres sources plus tôt dans la semaine.

Le secteur des utilities est l'un rares en Europe où la possibilité de fusions-acquisitions géantes n'est pas exclue, avec des entreprises qui ont des moyens financiers, qui évoluent dans un environnement stable et qui ont besoin de recourir à de la croissance externe pour continuer de se développer.

Parmi les autres candidates au rachat de British Energy figurent également l'allemand E.ON, le britannique Scottish & Southern Energy et l'espagnol Iberdrola.

Cela fait des mois que ce dernier est au centre de rumeurs de fusion, le nom d'EDF, associé avec le groupe de BTP espagnol ACS, étant régulièrement évoqué dans le cadre de ce dossier.

EDF a déjà fait part de son intérêt pour des acquisitions en Espagne et en Belgique et souhaite consolider sa présence en Grande-Bretagne, en Italie et en Allemagne.

Selon le Times, les offres définitives pour British Energy sont attendues dans les semaines à venir. Le quotidien cite par ailleurs une source qui pense que la vente pourrait être finalisée d'ici juillet.

Version française Wilfrid Exbrayat et Benoît Van Overstraeten

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