LONDRES (Reuters) - Le britannique Centrica a déclaré qu'il pourrait envisager une fusion avec British Energy après l'échec de l'offre de rachat d'environ 12 milliards de livres (plus de 15 milliards d'euros) d'EDF sur l'opérateur britannique de centrales nucléaires.

L'option qui a la préférence du gouvernement britannique pour British Energy reste un rachat par Electricité de France, a déclaré toutefois ensuite à Reuters un porte-parole du gouvernement.

"Le secrétaire d'État a déclaré vendredi que l'opération avec EDF aurait été adéquate. Telle reste notre opinion et les parties sont toujours en discussion", a-t-il dit.

"Notre préférence va clairement à une entreprise présentant une expérience dans la construction de nouvelles installations nucléaires"."

British Energy est l'objet de convoitise depuis que le Royaume-Uni, qui détient 35% du capital du groupe, a donné son feu vert au renouvellement du parc de centrales nucléaires en janvier.

Centrica, qui détient la marque British Gas, espérait prendre une participation minoritaire dans British Energy en cas de succès de l'offre d'EDF, pour renforcer ses approvisionnements d'électricité et réduire son exposition au gaz.

"Dans le cas où la tierce partie ne concrétise pas son offre sur British Energy, où si les discussions de Centrica avec la tierce partie n'aboutissent pas à un accord, Centrica pourrait envisager plusieurs autres alternatives concernant British Energy", précise Centrica dans un communiqué.

"Ces alternatives pourraient passer par des propositions à British Energy: des accords à long terme dans l'énergie, une participation de Centrica dans les nouveaux partenariats potentiels de British Energy dans le nucléaire ou une possible fusion de Centrica avec British Energy, seulement si un terrain d'entente peut être trouvé sur les termes et si toutes les parties concernées apportent pleinement leur soutien", ajoute Centrica.

LA PORTE RESTE OUVERTE

Centrica a ajouté ne pas être actuellement en discussions avec British Energy concernant de telles éventualités.

Centrica avait proposé plus tôt cette année une fusion tout en actions à British Energy, selon des sources proches du dossier.

EDF a annoncé de son côté vendredi ne pas avoir réussi à trouver un accord pour son projet de rachat de British Energy.

Selon une source proche des négociations, EDF avait proposé environ 775 pence par action British Energy. D'autres informations avaient depuis évoqué une offre légèrement inférieure.

Une offre à 775 pence valoriserait BE à quelque 12 milliards de livres.

La proposition d'EDF a été jugée trop basse par certains actionnaires privés de BE.

EDF a cependant laissé la porte ouverte à de nouvelles discussions, précisant vouloir toujours être un "acteur majeur" du nucléaire en Grande-Bretagne.

Le titre British Energy a pris 2,57% à 716,40 pence lundi sur le LSE et Centrica a grappillé 0,08% à 296,25 pence. EDF a gagné 0,54% à 54,49 euros à la Bourse de Paris.

Mark Potter, version française Stanislas Dembinski

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