PARIS (Reuters) - EDF et le britannique Centrica ont conclu un accord d'échanges d'actifs sur British Energy et le belge SPE et l'électricien français a souligné que le développement futur du nucléaire se ferait dans le cadre de partenariats de ce type.

Le fournisseur d'énergie britannique Centrica va reprendre 20% du capital de British Energy, l'exploitant de huit centrales nucléaires au Royaume-Uni dont EDF a pris le contrôle en janvier 2009.

EDF et Centrica vont également former une coentreprise contrôlée à 80% par le français pour développer un nouveau programme nucléaire, qui passe notamment par la construction et l'exploitation de quatre réacteurs nucléaires de nouvelle génération (EPR).

Dans le cadre de l'accord, EDF fournira à Centrica 18 TWh (Tera Watt Heure) d'électricité supplémentaires au prix du marché sur une période de 5 ans à partir de 2011.

L'opérateur français précise que Centrica va débourser 2,3 milliards de livres (2,5 milliards d'euros) pour 20% du capital de Lake Acquisitions, le véhicule d'acquisition ayant servi au rachat de British Energy.

"Cet investissement reflète une réduction de 6% par rapport à l'offre d'EDF pour British Energy, tenant compte de la position minoritaire de Centrica de 20%", précise EDF, celui-ci conservant la majorité et le pilotage de BE.

Cette opération double, qui devrait être finalisée à la fin du troisième trimestre, prévoit également qu'EDF fera parallèlement l'acquisition des 51% que Centrica détient dans le capital de SPE, société belge présente dans la production et la commercialisation d'électricité et sur le marché du gaz, pour un montant de 1,3 milliard d'euros (1,2 milliard de livres sterling).

EDF NUMERO 2 EN BELGIQUE

EDF va ainsi devenir le numéro deux de l'énergie en Belgique.

La somme nette devant être payée par Centrica à EDF, dans le cadre de cette transaction globale sera ainsi d'environ 1,1 milliard de sterling (1,2 milliard d'euros).

"L'échange d'actifs représente à peu près la moitié de la transaction principale, l'autre moitié correspond à un désendettement d'EDF", a souligné le P-DG du groupe français, Pierre Gadonneix, au cours d'une téléconférence.

Il a ajouté qu'EDF n'avait donc pas besoin d'une augmentation de capital, et confirmé envisager des cessions à hauteur de cinq milliards d'euros. Pierre Gadonneix a indiqué que plusieurs pistes étaient actuellement examinées en France et à l'étranger, sans plus de précisions.

Centrica et EDF avaient conclu un accord de principe l'été dernier mais n'avaient pu boucler le dossier, en raison de la baisse des prix de l'électricité, principal élément pour établir la valorisation de BE.

Le point d'achoppement portait notamment sur les modalités d'acquisition permettant à EDF d'acheter les 51% de Centrica dans SPE.

"Je pense qu'on va vers des consortiums avec une gouvernance claire pour favoriser l'effet de série", a poursuivi Pierre Gadonneix.

Dans le cas de la centrale nucléaire de Penly (Seine Maritime), deuxième projet de type EPR en France après Flamanville (Manche), EDF va travailler avec GDF Suez et Enel, mais l'électricien français a indiqué avoir également des discussions avec l'allemand E.ON.

"Nous avons avec E.ON des conversations sur plusieurs sujets, nous avons aussi des discussions sur des échanges d'actifs, nous examinons également la possibilité pour E.ON de participer à un projet de développement EPR en France, et notamment à Penly", a déclaré Pierre Gadonneix, rappelant que les partenaires pourront ainsi accéder à une quantité d'électricité produite au prix du nucléaire.

"Nous sommes prêts à transférer des compétences si nous avons en échange des créations de valeur pour EDF, sous forme par exemple d'apports d'actifs", a-t-il ajouté.

Mais à Penly comme en Grande-Bretagne, l'électricien français entend conserver la maîtrise de la gouvernance et le pilotage de l'exploitation et du développement.

"Dans le domaine nucléaire, il est important qu'il y ait un seul pilote dans l'avion", a précisé Pierre Gadonneix.

Vers 12h09, l'action EDF perd 3% à 35,36 euros, tandis que le titre Centrica prend 5,93% à 241 pence.

Gilles Guillaume, Benoit Van Overstraeten et Jean-Michel Bélot, édité par Pascale Denis

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