(BFM Bourse) - Selon La Tribune, le royaume saoudien a demandé à l'avionneur de lui envoyer une proposition chiffrée pour une potentielle commande de 54 avions de chasse Rafale. Mais le chemin allant jusqu'à une commande ferme paraît incertain.
Les difficultés de l'Eurofighter Typhoon (l'avion du consortium d'Airbus, BAE Systems et Leonardo) vont-elles profiter à Dassault Aviation et à son Rafale?
En tout cas, l'Arabie saoudite s'intéresserait à l'avion de chasse du groupe fondé par Marcel Dassault. Selon les informations de La Tribune publiés dimanche, Riyad aurait demandé à l'entreprise de lui envoyer une proposition chiffrée pour l'acquisition de 54 Rafale. L'avionneur aurait jusqu'au 10 novembre pour répondre.
Contactée par BFM Bourse, la direction de Dassault Aviation n'a pas souhaité faire de commentaire.
À la Bourse de Paris l'action Dassault Aviation s'adjuge 2,5% vers 10h à 186,60 euros signant l'une des plus importantes progressions d'un SBF 120 amorphe (-0,08% au même moment).
"À ce stade, nous considérons qu'une commande de Rafale par l'Arabie saoudite est peu probable et largement imprévue. Si elle devait être confirmée, cela représenterait une autre victoire importante pour le consortium Rafale, y compris pour Thales et Safran", estime Jefferies.
Thales et Safran s'adjugent respectivement 1% et 0,4%. L'électronique embarquée fournie par Thales représente entre 20% et 25% de la valeur totale de l'avion de chasse. Safran de son côté fournit divers équipements du Rafale tels que les moteurs M88, les câblages, les systèmes d'atterrissage et de freinage etc..
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Un soutien aux cadences de production ?
De plus, cette commande de Rafale pourrait éventuellement soutenir la montée en cadence de la production. Cela "justifierait également les discussions sur l'augmentation de la production à 4 par mois au lieu du maximum actuel prévu de 3 mois (déjà effectif dans les premiers stades de la production et devant se refléter dans les déploiements à partir de l'assemblage final autour de 2026)", note ainsi Jeffeires.
Reste qu'entre la prise de contact rapportée par La Tribune et la signature et bonne et due forme d'un contrat, la marche est encore haute. Le média rappelle que Riyad attend depuis pas très loin d'une décennie une seconde commande d'Eurofighter pour 48 unités. Mais, comme parfois dans un consortium européen, l'un des pays, à savoir l'Allemagne, bloque cette seconde commande ce qui a causé de la friction entre Londres, Berlin et Riyad.
"La crainte est de voir le Rafale jouer le simple rôle du lièvre au profit du Typhoon, voire du F-15", souligne La Tribune. Le média explique aussi que les Américains risquent bien de ne pas laisser le Rafale entrer sur ce marché. Et qu'en plus, l'intérêt soudain de Riyad pour l'avion de chasse pourrait conduire Berlin à assouplir sa position "si Riyad intervenait en faveur des otages allemands détenus par le Hamas à Gaza", note La Tribune.
Une récente hausse du titre
En tout cas, ces informations de presse portent pour l'heure un titre qui a nettement gagné du terrain ces derniers temps. Sur trois mois, la hausse du cours s'élève à 9,5% totalement à rebours du recul du SBF 120 ( une baisse de plus de 8% sur la même période).
L'action a été soutenue par l'aversion au risque qui a profité aux valeurs défensives dont les groupes de défense font partie. Mais aussi par le regain de tensions au Proche-Orient avec la guerre entre Israël et le Hamas.
"Un conflit prolongé au Moyen-Orient pourrait avoir un impact sur la demande d'équipements militaires. Historiquement, Israël s'est procuré des équipements auprès des États-Unis, mais a également produit ses propres équipements. Les pays voisins, en revanche, se sont approvisionnés à la fois auprès des États-Unis et d'autres sources, y compris les acteurs européens de la défense", a expliqué dans une récente note Deutsche Bank.
"Dans ce contexte, BAE Systems, Leonardo et Dassault Aviation pourraient être les mieux placés pour obtenir de nouveaux gains (de contrat NDLR), tandis que Thales et Hensoldt pourraient bénéficier de certaines opportunités commerciales", ajoutait la banque allemande.
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