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CARREFOUR

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Carrefour : Pourquoi Carrefour veut détenir 100% de sa filiale brésilienne et la sortir de la Bourse

mercredi 12 février 2025 à 11h32
Carrefour veut sortir sa filiale brésilienne de la cote

(BFM Bourse) - Le groupe de grande distribution a annoncé vouloir acquérir l'intégralité des quelque 32,8% du capital de sa filiale brésilienne qu'il ne possède pas encore. Ce qui lui permettra de consolider pleinement ses résultats et entraînera une relution de son bénéfice par action.

À une semaine de la publication de ses résultats annuels 2024, Carrefour a réserve une annonce inattendue à ses actionnaires. Le groupe de grande distribution a indiqué mardi 11 février, après la clôture du marché parisien, qu'il comptait monter à 100% du capital de sa filiale brésilienne, Grupo Carrefour Brasil, cotée à Sao Paulo.

L'entreprise tricolore détient actuellement 67,4% de cette filiale opérant sur un marché clef pour la société.

Le Brésil représente, en effet, le deuxième marché de Carrefour derrière la France, l'entreprise y réalisant environ 25% de ses ventes dans 936 magasins et un tiers de son résultat opérationnel. Le Brésil constitue surtout "de loin le grand moteur de croissance" de Carrefour, souligne Stifel. L'entreprise tricolore y détient notamment la marque de "cash and carry" (des magasins de libre-service de gros, comme Costco) Ataçadao.

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Plusieurs options

Carrefour Brésil a sensiblement augmenté sa taille au Brésil en 2022 en finalisant le rachat de l'acteur local Grupo BIG, détenu auparavant par l'américain Walmart et le fonds Advent, pour 1,47 milliard d'euros. Ce qui a ajouté 20 milliards de réais soit environ 3,5 milliards d'euros à cette filiale.

La société dirigée par Alexandre Bompard a donc décidé de monter à 100% du capital de sa filiale brésilienne et de retirer Grupo Carrefour Brésil (qui cote à Sao Paulo sous le nom Ataçadao) de la Bourse. "'La sortie de la cote permettra une gestion plus agile et un accent renforcé sur l'exécution des opérations", a assuré Carrefour dans un communiqué.

Dans cette optique, la société a proposé aux actionnaires minoritaires différentes options. Les minoritaires pourront opter pour un paiement en numéraire de 7,7 reais brésiliens par action Carrefour Brésil, ce qui représente une prime de 20% par rapport au cours de clôture du 10 février (et de 32% par rapport au cours moyen pondéré des volumes sur les trois derniers mois).

Alternativement, ils pourront recevoir une action Carrefour pour 11 actions Carrefour Brésil, et donc recevoir des titres Carrefour plutôt du cash. Dernière possibilité: opter pour un mélange des deux premières options.

Carrefour a précisé que Peninsula, le deuxième actionnaire de Carrefour Brésil, avec environ 7% du capital, avait choisi l'option en actions et avait ainsi décidé de convertir ses titres brésiliens en actions Carrefour SA. Peninsula est la holding de la famille du milliardaire brésilien Abilio Diniz, mort l'an dernier, et elle possède déjà 8,8% du capital du distributeur français.

Une opération rationnelle et opportuniste

L'entreprise s'attend à ce que l'opération dans son ensemble soit relutive (et donc entraîne une amélioration) sur son bénéfice par action dès la première année. Carrefour estime que la transaction devrait être finalisée d'ici à la fin du deuxième trimestre 2025.

À la Bourse de Paris l'annonce est accueillie timidement par les investisseurs, le titre Carrefour étant stable vers 11h10 après avoir ouvert en légère hausse.

Pour Stifel, le "timing" de cette décision s'avère approprié pour de multiples raisons. Le bureau d'étude note premièrement que les bénéfices de l'acquisition de Grupo BIG au Brésil (notamment la conversion de ces magasins en enseignes de Carrefour) commencent tout juste à se matérialiser. Monter à 100% du capital de sa filiale brésilienne permettra ainsi à Carrefour de capter davantage ces bénéfices qui doivent se traduire par une amélioration des résultats de Carrefour Brésil.

De plus, souligne Stifel, Carrefour tire parti de la forte chute de l'action Carrefour Brésil, dont le cours a perdu 40% sur un an.

"Autrefois il y avait un intérêt pour les groupes de distribution comme Carrefour et Casino à avoir des filiales cotées dans des pays émergents, notamment au Brésil, car les multiples de valorisation étaient nettement supérieurs", explique un analyste. "Historiquement, un groupe de distribution en France pouvait s'échanger 10 à 12 fois les bénéfices attendus sur l'année en cours contre 18 à 20 fois au Brésil. Mais cela n'est plus du tout le cas et avoir une filiale cotée au Brésil joue désormais plus défavorablement que favorablement dans les calculs de valorisation", poursuit cet analyste.

Stifel estime que Carrefour devrait au maximum débourser 700 millions d'euros pour monter à 100% du capital de sa filiale brésilienne, en supposant que tous les minoritaires à l'exception de Peninsula optent pour le paiement en cash. Selon ses calculs, l'opération devrait avoir un impact positif "à un chiffre bas" (entre 1% et 4%) sur le bénéfice par action de Carrefour en 2025 et à un chiffre "en milieu de fourchette" (entre 4% et 6%) en 2026.

Les rachats d'actions menacés

"Ce deal est rationnel, et nous parait une bonne chose à long terme", apprécie de son côté Oddo BHF.

Toutefois, l'analyste anonyme précédemment cité souligne que l'annonce de ce mercredi "peut vouloir dire que les rachats d'actions opérés ces dernières années par Carrefour ne fonctionnent pas" et que la société "peut avoir décidé d'y mettre fin et de tenter autre chose, de raconter une nouvelle histoire, alors que les résultats 2024 risquent par ailleurs de ne pas être bons".

Carrefour avait racheté pour environ 800 millions d'euros d'actions en 2023 et comptait en effectuer pour 700 millions d'euros en 2024. Le groupe avait commencé ces rachats de titres en 2021.

"La question qui demeure est celle de savoir si, au regard du cash-out à venir (selon les options retenues par les minoritaires), le groupe maintiendra son programme de rachats d'actions (ou dans ces proportions) ou bien s’il privilégiera un levier contenu (un ratio d'endettement faible, NDLR)", pointe également Oddo BHF.

"Dans l’absolu toutes les solutions ont des arguments, mais à choisir en termes d’allocation du capital, peut-être que ce que nous préférerions à un SBB (programme de rachats d'actions, NDLR), serait d’investir dans les prix et les parts de marché, une vision plus long terme que financière (même si le fait d’être coté en Bourse apporte ce type de contraintes)", tranche le courtier.

Julien Marion - ©2025 BFM Bourse
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