(BFM Bourse) - L'entreprise française a pour la première fois de son histoire communiqué des objectifs financiers, anticipant des revenus compris entre 10 millions et 13 millions d'euros cette année. Le titre flanche toutefois à la Bourse de Paris, le marché attendant un horizon de rentabilité plus court que celui livré par le groupe.
Avec la reprise des implantations, Carmat gagne en visibilité et en donne un peu à ses actionnaires. Le concepteur de la prothèse cardiaque Aeson a communiqué lundi après la clôture du marché, pour la première fois de son histoire, des objectifs financiers.
L'entreprise compte dégager des revenus compris entre 10 millions et 13 millions d'euros en 2023, qui constituera la première année commerciale complète pour le cœur artificiel de la société.
En termes de production, le groupe compte concevoir cette année plus de 100 cœurs artificiels avant une montée en cadence progressive et le lancement commercial aux Etats-Unis, anticipé en 2026.
Montée en production
Le groupe entend ainsi atteindre une capacité de production de 500 prothèses Aeson en 2024 et 1.000 prothèses à l'horizon 2027. Le groupe revient de loin. Dans son document de base 2010, Carmat espérait atteindre un rythme de 65 systèmes par mois (soit 780 par an) en... 2017.
Rappelons que Carmat affichait une cadence de 250 prothèses par an avant d'être contraint d'interrompre la production, fin 2021, en raison de défaut de qualité sur certains composants qui ont par la suite été corrigés. Le groupe a repris les implantations en novembre dernier.
Sur la base de l'ensemble des éléments communiqués, Carmat estime pouvoir atteindre son seuil de rentabilité en 2027.
A la Bourse de Paris l’action Carmat évolue en nette baisse à la suite de ces annonces, chutant de 6% à 11,20 euros vers 10h.
Pic de ventes à 750 millions d'euros
"Le marché attendait peut-être un horizon plus court pour atteindre le seuil de rentabilité et intègre le fait que ce seuil sera atteint en 2027. Ce qui signifie que Carmat devra se refinancer plusieurs fois par de la dette ou du capital d’ici là, le chiffre d’affaires ne suffisant pas à assurer la pérennité de l’entreprise", souligne Christophe Dombu, analyste chez Degroof Petercam.
"Mais pour notre part, nous jugeons les éléments communiqués par la société et notamment la dynamique de reprise des activités en Europe satisfaisants et rassurants. L’horizon du seuil de rentabilité en 2027 est en ligne avec nos prévisions", poursuit l'analyste.
Invest Securities explique de son côté que si la prévision de revenus pour 2023 est "conforme aux attentes", l'atteinte de la rentabilité, que ce soit au niveau du résultat brut d'exploitation (Ebitda) et du résultat net était, elle, attendue pour 2025.
Degroof Petercam estime que le cœur artificiel Aeson pourrait générer à terme un pic de chiffre d’affaires de 750 millions d’euros.
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