(BFM Bourse) - La société d'investissement, actionnaire de référence de Bureau Veritas, a effectué ce mercredi une vente à terme de 6,7% du capital de Bureau Veritas, couplée à des produits dérivés. Cette opération complexe permet à Wendel de réduire son exposition et de se désendetter tout en limitant les dégâts pour l'action Bureau Veritas.

Wendel a recours à l'ingénierie financière pour réduire en douceur son exposition à Bureau Veritas. La société d'investissement, qui détient environ 26,5% de l'entreprise spécialisée dans les TIC (tests, inspections, certifications), a annoncé ce mercredi 12 mars un mécanisme de cession un peu particulier.

Concrètement, Wendel a acté une opération de vente à terme de 6,7% du capital Bureau Veritas à BNP Paribas pour trois ans. C'est-à-dire que la banque récupérera dans trois ans les titres Bureau Veritas.

Cette opération s'est faite sur la base d'un prix de l'action Bureau Veritas de 27,25 euros, qui traduit une décote de 5,4% par rapport au cours de clôture de mardi.

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S'exposer encore à la hausse

En parallèle de cette vente à terme, Wendel a utilisé des options d'achats ("calls"), un instrument dérivé donnant le droit d'acheter un titre à un prix défini à l'avance, pour s'exposer à une hausse de l'action Bureau Veritas sur un nombre de titres équivalents à ceux de la vente à terme.

Cette deuxième opération a été nouée avec BNP Paribas et Morgan Stanley et permettra à Wendel de bénéficier de la hausse du cours de l'action Wendel dans la limite de 15% sur les trois prochaines années. "Concrètement ça veut dire que jusqu'à un cours de 31,02 euros, ils captent 100% de la hausse", explique un analyste.

L'ensemble de ces opérations permettent à Wendel de dégager 750 millions d'euros de liquidités à court terme ainsi que de réduire son ratio d'endettement dit "loan to value" (en clair, la dette rapportée à la valeur de son actif total) à 17%.

À fin décembre dernier, ce ratio était monté à 22,9% en tenant compte de plusieurs éléments dont l'acquisition de Monroe Capital, un gestionnaire d'actifs dont Wendel prendra 75% du capital pour un peu plus d'un milliard d'euros.

Wendel a également pris un engagement de conservations des titres Bureau Veritas de 180 jours. Ce qui veut dire que la société ne vendra pas d'actions du groupe au cours des six prochains mois.

Limiter les dégâts

Ce schéma complexe permet à Wendel de poursuivre son désengagement au sein du capital de Bureau Veritas sans envoyer un signal trop négatif sur le futur de l'action.

La participation de Wendel au sein de Bureau Veritas a culminé à 99,2% en 2004 et l'entreprise a depuis bien réduit la voilure. En avril 2024, la société d'investissement avait d'ailleurs vendu 9% du capital pour un total de 1,1 milliard d'euros.

"Wendel a décidé de réduire significativement son exposition à Bureau Veritas pour diversifier son portefeuille. Mais la société d'investissement veut que ces opérations se fassent de façon ordonnée, sans trop plomber l'action Bureau Veritas, en limitant les dégâts. C'est pour cela qu'elle a recours à des produits structurés, et cela marche plutôt bien", explique l'analyste précédemment cité.

Effectivement. Si Bureau Veritas accuse la plus forte baisse du CAC 40, son repli se limite à 2,7% vers 10h40, assez loin de la décote de 5,3% induite par le prix de la vente à terme.

Le mécanisme complexe mis en place par Wendel montre que la société pense encore le titre peut monter, ce qui peut envoyer un signal relativement positif.