PARIS (Reuters) - Bouygues est en forte baisse mercredi en Bourse de Paris après la publication de trimestriels sans surprise, les intervenants invoquant des prises de bénéfice sur un titre qui avait largement superformé ces dernières semaines.

Vers 11h45, le titre perd 5,68%, à 48,53 euros, après avoir ouvert en baisse de 3,3%. Le CAC 40 recule de 1,88% au même moment.

Il efface ainsi l'essentiel de sa hausse de plus de 6,5% enregistrée depuis la publication du chiffre d'affaires du premier trimestre, le 14 mai, alors que le CAC 40 avait reculé depuis de 1,4%.

"Les gens ramassent leurs profits", dit un trader.

Exane BNP Paribas a abaissé sa recommandation sur le titre de "surperformance" à "neutre" avec un objectif à 60 euros, invoquant le bon parcours récent du titre.

Lehman Brothers et Société générale ont pour leur part confirmé leurs recommandations positives - "surpondérer" pour le premier et "achat" pour la seconde - en relevant légèrement leurs objectifs à respectivement 70 euros (contre 66 euros) et 56,9 euros (contre 56,4).

Le groupe de BTP, médias et télécoms a publié un résultat opérationnel de 387 millions d'euros pour le premier trimestre, soit le niveau attendu par le consensus Reuters Estimates (388 millions) mais un résultat net en deçà des attentes (224 millions contre 265 millions attendu).

Il a dans le même temps très légèrement relevé, à 32,4 milliards d'euros contre 32,3 milliards prévu auparavant, son estimation de chiffre d'affaires 2008.

JP Morgan, qui est également à l'achat sur le titre, juge que le groupe a enregistré une marge opérationnelle solide dans l'ensemble de ses activités, à l'exception de TF1, mais que l'ampleur du relèvement de son estimation de chiffre d'affaires est "décevante".

Il note sur ce point que la direction de Bouygues a toujours été très prudente dans ses prévisions et préfère les relever progressivement dans l'année.

JP Morgan comme Citigroup, lui aussi positif sur la valeur avec un objectif de 60 euros, relèvent d'autre part que les marges de Bouygues Telecom, sous pression fin 2007, se sont redressées.

"L'escalade redoutée des coûts de marketing du mobile semble avoir été contenue. Mais les investisseurs voudront en savoir plus sur la dilution attendue des marges du fait du lancement d'une offre DSL", pour laquelle Bouygues a conclu un accord avec Neuf Cegetel, indique JP Morgan.

Yann Le Guernigou, avec la contribution de Raoul Sachs

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