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Boeing company : Le crash du 787 d'Air India, un coup d'arrêt au regain de forme de Boeing en Bourse ?

vendredi 13 juin 2025 à 15h20
Boeing recule en Bourse

(BFM Bourse) - L'action Boeing a reculé de 4,7% à Wall Street, jeudi. Le crash du 787 d'Air India vient ranimer le spectre d'un risque de réputation pour la société et pose des menaces opérationnelles. Ce alors que la société venait tout juste de regagner les faveurs du marché, notamment sur la production.

Les vieux démons de Boeing refont surface. Jeudi un avion 787-8 de la compagnie Air India s'est crashé en Inde, causant au moins 260 morts. Le 787 de Boeing n'avait jusque-là connu aucun accident mortel et présentait "un bilan robuste en termes de sécurité", selon Jefferies.

L'appareil demeure par ailleurs un modèle phare du rival d'Airbus, Boeing affirmant qu'il est le gros-porteur le plus vendu au monde avec plus de 2.000 commandes auprès de 89 clients.

"Le 787 c'est un peu l'avion phare de la flotte de Boeing, c'est un avion qui est très populaire auprès des compagnies aériennes car c'est un avion qui consomme peu de fioul, c'est un avion fait de matériaux composites relativement légers, donc c'est un peu l'avion mis en avant aujourd'hui au sein de Boeing", a expliqué Éric Lafrenière, gérant chez Sunny AM, sur BFM Bourse, jeudi.

Jeudi l'action Boeing a souffert à Wall Street sans s'effondrer pour autant. Le titre a abandonné 4,8% et recule encore de 1,5% en préouverture ce vendredi.

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Des "tâches herculéennes"

Les causes de l'accident ne sont pas encore connues. Il est donc impossible de savoir si l'avionneur a une responsabilité ou non dans l'accident.

"Nous sommes en contact avec Air India au sujet du vol 171 et sommes prêts à leur apporter notre soutien. Nos pensées vont aux passagers, à l'équipage, aux premiers intervenants et à toutes les personnes touchées", a déclaré la société dans un communiqué.

Le bureau d'études Morningstar s'attend "à ce que plusieurs enquêtes soient menées pour déterminer la cause" du crash.

Boeing a vu sa réputation ternie ces dernières années par une série d'incidents. Le groupe a surtout pâti de la crise du 737 MAX, des monocouloirs qui se situent en concurrence avec la famille A320 neo d'Airbus.

Le 737 Max avait connu deux accidents tragiques en 2018 et 2019 qui avaient causé 346 morts. Le 737 Max avait été interdit de vols, notamment en Europe et aux États-Unis, pendant de nombreux mois.

Ces déboires avaient renforcé l'avantage concurrentiel d'Airbus sur le segment clef des monocouloirs, le plus dynamique du marché. "Alors que Boeing continue de faire face à des problèmes de qualité de production et à une surveillance réglementaire accrue, Airbus a gagné des parts de marché significatives bien qu'il soit également confronté à une chaîne d'approvisionnement contrainte", écrivait en mai 2024 Royal Bank of Canada.

En 2022, Airbus revendiquait une part de marché de 60% sur ce créneau.

L'accident mortel sur le 787 survient surtout alors que Boeing commençait à tirer un trait sur cette crise du 737 MAX. Le groupe a récemment envoyé des signaux encourageants et connaissait un regain de forme, tant sur le plan boursier qu'opérationnel.

Avant jeudi, l'action prenait plus de 20% depuis le début de l'année surperformant largement le S&P 500, quasi stable depuis le début de l'année.

Bank of America souligne que son nouveau directeur général, Kelly Ortberg, a accompli des tâches "herculéennes", avec notamment la mise en place de systèmes de contrôle de sécurité et de qualité, un point qui a fait défaut au groupe par le passé.

"Une nouvelle incertitude"

Boeing a également amélioré ses performances sur la production. Au premier trimestre les livraisons ont progressé de 57% sur un an et le groupe a rappelé vouloir atteindre d'ici à la fin de l'année un rythme mensuel de production de 38 avions 737 MAX. L'action avait décollé de 6% dans la foulée de la publication de ces résultats trimestriels.

Cette bonne dynamique de livraisons tranche un peu avec celle d'Airbus, qui est actuellement en retard sur ses temps de passage pour pouvoir tenir son objectif de 820 avions livrés en 2025.

Le crash du 787 vient jeter une grande ombre sur cette reprise. "Alors qu'Ortberg semblait gagner du terrain et s'attirer des louanges prudentes pour la discipline et la rigueur qu'il apportait à l'entreprise en difficulté depuis longtemps, le terrible crash d'un avion 787 d'Air India à destination de Londres est venu rappeler à quel point il est difficile pour les constructeurs d'avions de regagner la confiance", commente Bloomberg.

"L'accident du 787 introduit une nouvelle incertitude. Si les enquêtes révèlent un problème de fabrication ou de contrôle de la qualité, un domaine dans lequel Boeing reste sous surveillance, cela pourrait déclencher une nouvelle vague de pressions réglementaires, voire l'immobilisation temporaire de certains 787", décortique Saïma Hussain, analyste chez le bureau d'études indépendant Alphavalue.

"À l'inverse, si la cause réside dans les procédures de maintenance ou d'exploitation d'Air India, Boeing pourrait être épargné d'une responsabilité plus importante, mais pourrait néanmoins souffrir d'une atteinte à sa réputation", poursuit-elle.

Airbus renforcé?

L'analyste note surtout que ce crash et ses conséquences risquent d'interrompre la bonne marche que suivait jusqu'à présent Boeing sur sa production.

"Toute perturbation de la production du 787 interviendrait à un moment particulièrement délicat, alors que Boeing commence à stabiliser son flux de production et à regagner la confiance de ses clients", souligne Saïma Hussain.

"Cet incident pourrait donc compromettre la dynamique de livraison récente de Boeing, au moment même où l'entreprise commençait à réduire l'écart qui le séparait d'Airbus", prévient l'analyste.

Autre problème: avec cet accident (et selon les conclusions de l'enquête) Airbus risque de gagner des parts de marché sur les gros-porteurs, avec davantage de commandes d'A350, par exemple.

"Bien que l'enquête n'en soit qu'à ses débuts, cet incident représente un vent contraire potentiellement important pour la fragile reprise de Boeing. Les investisseurs suivront de près les réactions des régulateurs, les conclusions de l'enquête et le sentiment des clients dans les semaines à venir", conclut-elle.

Julien Marion - ©2025 BFM Bourse
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