par Kyle Peterson

CHICAGO (Reuters) - Boeing publie un bénéfice trimestriel en baisse, conséquence des reports de commandes décidés par des compagnies aériennes en difficulté financière, mais l'action du groupe d'aéronautique et de défense monte en Bourse grâce à la confirmation de ses prévisions de production.

De plus, s'il a revu à la baisse sa prévision de bénéfice par action pour l'ensemble de 2009, ramenée entre 4,70 et 5,00 dollars, celle-ci reste supérieur au consensus des estimations d'analystes, qui ressort à 4,61 dollars.

Hors éléments exceptionnels, le bénéfice par action (BPA) du premier trimestre ressort à 87 cents alors que les analystes interrogés par Reuters tablaient sur 91 cents. Mais aux yeux des investisseurs, c'est la confirmation du programme de production qui l'a emporté.

"Ce qui me surprend, c'est qu'ils n'ont pas annoncé une nouvelle réduction de leur production. Je pense qu'ils en avaient pourtant l'opportunité", estime Alex Hamilton de Jesup & Lamont.

L'action Boeing, l'une des 30 valeurs du Dow Jones, gagnait 2,84% à 37,68 dollars vers 17h40 GMT.

Boeing avait lancé un avertissement sur ses résultats début avril, indiquant que ses trimestriels ressentiraient les effets de la baisse des prix dans l'aéronautique.

Les tarifs des avions sont fixés un an environ avant la livraison et sont déterminés en fonction d'un certain nombre de baromètres économiques. Or, ces indicateurs sont lourdement affectés par la conjoncture économique actuelle et touchent par ricochet les prix des appareils.

Boeing avait averti au début du mois que son bénéfice trimestriel serait pénalisé par des prix plus bas que prévu.

Les prix de vente définitifs des avions du groupe sont fixés environ un an avant la livraison en fonction de divers critères économiques, qui se sont dégradés ces derniers mois.

LA PRÉVISION 2009 SUPÉRIEURE AU CONSENSUS

Le groupe avait dit le 13 avril que la production du 777 passerait de sept à cinq exemplaires par mois. Certains analystes anticipaient également une réduction du rythme de production du 737.

Depuis le début de l'année, Boeing a enregistré davantage d'annulations que de commandes nouvelles: au premier trimestre, il a reçu 28 commandes mais subi 32 annulations.

"La propagation de la crise à l'ensemble de la planète représente un défi inédit pour le marché de l'aviation civile", a déclaré le directeur général, Jim McNerney.

Le deuxième constructeur mondial d'avions a fait état d'un bénéfice trimestriel de 610 millions de dollars, soit 86 cents par action, contre 1,21 milliard (1,62 dollar/action) un an auparavant.

Son chiffre d'affaires a augmenté de 3% à 16,5 milliards de dollars au premier trimestre et il prévoit pour 2009 un C.A. de 68 à 69 milliards de dollars.

Il a fait état d'un carnet de commandes de 339 milliards de dollars, une baisse de 4% par rapport à l'année dernière.

La révision à la baisse des prévisions de 2009 reflète les changements intervenus dans le marché de l'aviation civile, explique Boeing.

Le bénéfice a également souffert d'une hausse des dépenses en recherche et développement et dans la défense, précise Boeing. "Les performances d'une écrasante majorité de nos programmes restent solides", assure-t-il cependant.

Sur ce dernier point, Boeing compte toujours, par exemple, organiser au deuxième trimestre le premier vol du 787 Dreamliner, un appareil dont le lancement a été repoussé à plusieurs reprises.

Lors d'une téléconférence, McNerney a laissé entendre que le groupe pourrait recevoir de nouvelles annulations de commandes sur ce programme.

Version française Wilfrid Exbrayat, Nicolas Delame et Marc Angrand

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