(BFM Bourse) - Les deux catastrophes aériennes qui ont touché coup sur coup le dernier-né de Boeing et l'immobilisation progressive des flottes existantes de 737 MAX 8 ont des conséquences en cascade en Bourse.
Au lendemain d'un repli de 5,33% (mais jusqu'à pratiquement -14% en séance), l'action Boeing accuse encore 5,8% de baisse mardi à Wall Street vers 16h10, tandis que la sécurité de son appareil 737 MAX 8 est remise en cause après le crash dimanche d'un exemplaire opéré par Ethiopian Airlines, dans des circonstances rappelant celles qui avaient causé la perte d'un même appareil moins de six mois plus tôt près de Jarkarta en Indonésie.
Dès l'accident de Lion Air, survenu en octobre 2018, de nombreuses interrogations sont apparues dans la communauté aéronautique, et la survenue d'une nouvelle catastrophe ne fait qu'accentuer la controverse. Il est particulièrement rare qu'un nouveau modèle d'avion provoque en si peu de temps deux accidents mortels.
Version remotorisée du Boeing 737, l'avion le plus vendu au monde, le 737 MAX est entré en service en mai 2017 et plus de 370 exemplaires ont été livrés à ce jour à 47 clients. Toutefois, les autorités aériennes des différents pays interdisent les unes après les autres l'exploitation de l'appareil depuis leurs aéroports ou même le survol de leur espace aérien, à l'image de Singapour, de la Chine, de l'Indonésie, de l'Australie ou encore plus récemment de la Grande-Bretagne et de la France, à titre de précaution en attendant les premières conclusions de l'enquête. Des compagnies d'autres pays ont immobilisé d'elles-mêmes leur flotte par ailleurs.
Les compagnies aériennes américaines en délicate position
Sans imposer formellement leur immobilisation, l'agence fédérale de l'aviation des Etats-Unis (FAA) a ordonné à Boeing de procéder à des modifications au plus tard en avril sur des logiciels et sur le système de contrôle dit "MCAS" en principe destinés à éviter les décrochages.
La position des autorités américaines place les compagnies US dans une position délicate face à la méfiance de leurs clients, dont certains disent refuser de voler à bord de l'appareil tant que la lumière n'a pas été faite sur les causes de ces catastrophes. Southwest, un des gros clients de l'appareil avec 34 exemplaires en exploitation dit rester confiante sur la fiabilité et la sécurité, mais son cours de Bourse cède plus de 2% mardi.
En Bourse, les répercussions de la crise du 737 MAX ne s'arrêtent pas là. Le vif recul du titre Boeing entraîne d'une part un impact disproportionné sur l'indice historique américain, le Dow Jones Inudstrial Average, en raison de son mode de calcul archaïque. L'indice Dow Jones (auquel les professionnels préfèrent le S&P 500) se base en effet non pas sur la capitalisation boursière mais sur la valeur faciale des titres le composant. A ce jeu, Boeing dont le cours dépassait allègrement 400 dollars avant le crash d'Ethiopian bénéficie actuellement de la plus forte pondération dans le Dow Jones, représentant à lui seul plus de 10% de l'indice (contre 6,4% pour United Health, 5,5% pour 3M, 5,2% pour Goldman Sachs, etc.). Aussi tout mouvement de Boeing se répercute plus fortement sur le Dow Jones, qui accuse ainsi un repli de 0,24% mardi alors que le marché américain est en réalité plutôt bien orienté avec 0,36% de hausse sur le S&P 500 et 0,33% sur le Nasdaq Composite.
Recevez toutes les infos sur BOEING COMPANY en temps réel :
Par « push » sur votre mobile grâce à l’application BFM Bourse
Par email