(BFM Bourse) - La pression persiste sur le secteur bancaire ; Société Générale (-3% à 18 euros), BNP Paribas (-2,4% à 30,2 euros) figurent ainsi parmi les plus fortes baisses de l'indice CAC 40 mardi après-midi. Néanmoins, la perspective de la présentation demain du plan de réduction du bilan de Crédit Agricole permet à l'action de la banque verte de tirer son épingle du jeu (+1,8% à 4,65 euros)

Passé la première réaction positive à l'accord conclu la semaine dernière par 26 pays européens pour mettre en place un cadre de surveillance budgétaire et de coopération économique, le doute reprend sa place, accentué par les commentaires des agences de notations.

Après que Moody's a indiqué lundi matin qu'elle réexaminerait les notes des pays de l'Union européenne au premier trimestre 2012, sa consoeur Fitch a clairement expliqué dans la soirée d'hier que la crise financière en Europe ne n'arrêterait pas sans une intervention massive de la BCE ou la mise en place d'un mécanisme de « prêteur » en dernier ressort.

Or, « les dernières interventions des membres de la BCE ne vont pas dans ce sens. Les agences vont donc dégrader la note des pays de la zone », estiment les analystes d'Aurel BGC.

Dans ce contexte, Nomura a abaissé aujourd'hui sa recommandation sur l'ensemble du secteur bancaire européen de « Bullish » à « Neutre ».

« Les vents contraires à court terme pour le secteur ont fortement augmenté au second semestre 2011. Les décideurs ont échoué à plusieurs reprise à s'attaquer aux causes et aux préoccupations de la crise souveraine, conduisant à des coûts de financement beaucoup plus élevés et à un désendettement forcé des banques », explique le broker.

En outre, « sous le poids de l'austérité, les attentes en termes de croissance du PIB ont fortement diminué », souligne Nomura, tablant désormais sur une récession de l'Union européenne en 2012, un environnement historiquement peu propice à une évolution favorable des valeurs bancaires.

« Le seul point positif pour le secteur est sa faible valorisation », note le courtier, mais ce seul argument risque de ne pas suffire en l'absence de catalyseurs.

Dans ces conditions, Nomura tend à privilégier les banques basées hors de la zone Euro, en Suisse (UBS, Julius Baer), dans les pays scandinaves (Swedish Bank, SHB) et au Royaume Uni (HSBC, Standard Chartered). Mais rester totalement à l'écart de la zone pouvant s'avérer risqué en cas de bonne surprise sur l'ampleur et la rapidité des réformes politiques, Nomura conseille l'achat prudent de champions nationaux de l'Eurozone, tels que BNP Paribas, ING et Deutsche Bank.