(BFM Bourse) - Les craintes de plus en plus vives d'une faillite de la Grèce propulsent lundi les contrats d'assurance contre un défaut des banques à de nouveaux sommets. Les CDS (credit default swap) à cinq ans sur Société Générale ont franchi les 400 points de base au-delà des 430 points de base, à comparer au niveau déjà record de 375 points de base de vendredi soir. Dans le même temps, les CDS à cinq ans de BNP Paribas et Crédit Agricole franchissent allègrement aujourd'hui la barre des 300 points de base, des niveaux plus de deux fois supérieurs à ceux observés lors de la crise financière de 2008.

Une envolée favorisée par la perspective d'une dégradation imminente de la note de ces trois établissements par Moody's. L'agence, qui avait placé le 15 juin dernier les notes des trois établissements sous revue avec une perspective négative, soulignant l'importance de leurs expositions à la dette grecque, devrait prendre sa décision jeudi vers 14 heures, croit savoir Le Figaro. Moody's abaisserait ainsi d'un cran les notes de BNP Paribas et Crédit Agricole (notées actuellement "Aa2" et "Aa1" respectivement) et de deux crans celle de Société Générale ("Aa2").

Dans ce contexte, BNP Paribas a tenu à faire une mise au point à ce sujet. La banque de la rue d'Antin rappelle ainsi que « la mise sous surveillance des banques Françaises en vue d'une possible baisse de la notation avait déja été annoncée en juin », fait remarquer que « les décisions finales de Moody's ne sont pas connues à ce jour », et souligne que « l'éventuelle baisse d'une note est un événement qui doit être analysé en tenant compte de l'évolution générale des notes du secteur et en comparant les notes de chaque banque à celles de ses principaux concurrents internationaux ».

Or, justement « la comparaison des ratings pour les 3 agences montre clairement que BNP Paribas reste parmi les banques les mieux notées ».

Alors que la mise sous surveillance des banques Françaises a été principalement expliquée par leur exposition à la dette grecque, BNP Paribas rappelle que son exposition à la dette souveraine grecque est de 3,5 milliards d'euros, après une provision de 0,5 milliard. Par ailleurs, le groupe n'est pratiquement pas exposé au secteur bancaire grec. Enfin, le groupe dirigé par Baudouin Prot rappelle qu'il a dégagé un bénéfice avant impôt de 12 milliards d'euros en 2010 et de 7,4 milliards au premier semestre 2011.

Ces déclarations se voulant rassurantes n'empêchent pas l'action BNP Paribas d'accélérer sa chute. Vers 12h55, le titre plongeait ainsi littéralement de 14%, à 25,6 euros, au plus bas depuis mars 2009.