par Julien Ponthus
PARIS (Reuters) - Il y a de nombreux éléments qui permettraient de conclure un accord "gagnant-gagnant" avec Fortis même si rien n'est signé pour le moment, déclare à Reuters une source proche de BNP Paribas alors que la date limite pour les négociations avec l'Etat belge expire ce vendredi.
Les rumeurs d'accord ont propulsé le cours de l'action Fortis en hausse de près de 32,11% à 1,11 euro à la Bourse de Bruxelles alors que de son côté BNP Paribas accentuait sa chute, perdant 6,22% à 21,55 euros.
La perspective de voir la BNP devenir la première banque de dépôts de la zone euro à la faveur de la transaction ne parvient en effet pas à contenir les craintes de nombreux investisseurs pour la banque française dont les ratios de solvabilité sont jugés un peu faibles par certains analystes financiers.
"C'est un contexte extrêmement difficile pour conduire une acquisition majeure avec un risque d'exécution qui apparaît aujourd'hui maximum et qu'il faudra réduire aux yeux des investisseurs", a commenté l'analyste Eric Vanpoucke de Sal. Oppenheim.
Selon le site Internet du journal Les Echos, la nouvelle mouture intègre une prise de participation du gouvernement belge de 30% dans Fortis Bank contre 25% précédemment et, pour BNP, une part de 25% dans Fortis Insurance Belgium contre 10% dans l'accord refusé par les actionnaires de Fortis en février.
Le gouvernement apporterait également de nouvelles garanties financières au cas où la crise financière s'aggraverait, indique encore le quotidien.
Un conseil d'administration ce tient ce matin à la banque française alors que le gouvernement belge réunit un conseil des ministres restreint.
"Il y a divers scénarios et nous les examinons, ce que fait également le conseil d'administration de BNP Paribas. Une décision devra être prise aujourd'hui", a déclaré de son côté le ministre belge des Finances Didier Reynders aux journalistes qui l'attendaient à l'entrée du 16 rue de la Loi à Bruxelles, le siège du gouvernement belge.
La banque française a demandé de nouvelles garanties au gouvernement belge pour se protéger contre de nouvelles pertes de Fortis Bank, ce qui a fait grincer les dents de certains ministres.
"Ce n'est pas parce que de nouvelles exigences sont apparues que nous devons les accepter", a ainsi déclaré cette semaine à la presse la ministre de l'Emploi Joëlle Milquet.
Fortis Bank, un des actifs principaux de Fortis détenus par l'Etat belge, a annoncé jeudi une perte nette d'environ six milliards d'euros au quatrième trimestre 2008, soit un milliard de plus que ce qui était prévu.
La banque issue du démantèlement du groupe Fortis par les gouvernements belge, néerlandais et luxembourgeois au début du mois d'octobre avait indiqué en janvier un résultat négatif de 14,1 milliards pour les neuf premiers mois de 2008.
La BNP a démenti mercredi que sa direction était divisée sur le dossier après que des rumeurs en ce sens ont été publiées dans la presse belge.
Le directeur général Baudouin Prot avait simplement demandé à Philippe Bordenave, directeur financier, de procéder à un examen approfondi des comptes de Fortis alors que la presse belge faisait état de possibles pertes supplémentaires, avait indiqué une source proche de la banque française.
Avec la contribution de Philip Blenkinsop, édité par Jacques Poznanski
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