(BFM Bourse) - Plus forte baisse du SRD, BNP Paribas plonge de plus de 8%, à 40 euros, portant son repli à 46% depuis le début de l'année.

Relativement épargnée par la crise des subprimes, et longtemps saluée comme l'un des rares groupes bancaires au profil de risque acceptable par les investisseurs, BNP Paribas connaît une fin d'année difficile.

Pénalisée depuis le début du mois d'octobre par des craintes récurrentes sur une possible augmentation de capital à venir, la banque subit aujourd'hui en Bourse le contrecoup de deux mauvaises nouvelles : son exposition de 350 millions d'euros à l'escroquerie du financier américain Bernard Madoff, et le gel pour 65 jours par la justice belge de l'acquisition de Fortis. La cour d'appel de Bruxelles a en effet donné raison vendredi soir aux petits actionnaires de Fortis, fâchés de ne pas avoir été consultés sur la vente à prix bradé de l'établissement bancaire belge à BNP Paribas.

« S'agissant de la fraude, elle s'inscrit dans un climat général d' "obsession" de la volatilité des résultats qui caractérise aujourd'hui l'ensemble du secteur financier mondial », commentent lundi les analystes de CM-CIC Securities. Selon le broker, « si la perte de BNPP reste au niveau "acceptable" évoqué, elle pourra éviter l'augmentation de capital mais son image de « première de la classe » est écornée ».

« S'agissant de Fortis, il nous semble que c'est plutôt au gouvernement belge de se tirer de ce mauvais pas car sans BNPP, qui d'ores et déjà assure sa liquidité, Fortis aujourd'hui ne survivrait pas », poursuit CM-CIC Securities. « Le projet lancé avec BNP Paribas est le meilleur », a d'ailleurs réaffirmé Didier Reyners, le ministre belge des Finances. Du côté de BNP Paribas, on estime que « cette décision ne remet pas en cause l'intérêt d'adosser Fortis Banque Sa et Fortis Insurance Belgium ».

Reste que si « BNP Paribas devrait in fine avoir gain de cause », les dernières nouvelles constituent « incontestablement une très mauvaise nouvelle sur le plan de l'intégration opérationnelle qui avançait bon train », souligne CM-CIC Securities.