par Yann Le Guernigou
PARIS (Reuters) - BNP Paribas n'a aucune intention de se lancer dans une bataille boursière avec la Société générale, estimant que celle-ci dispose de "pilules empoisonnées" pour faire échec aux prédateurs, a-t-on déclaré de source proche du dossier.
De même source, on ajoute que la banque privilégierait une approche amicale si la direction de la Société générale était ouverte à un rapprochement, ce qui, selon elle, n'est pas le cas actuellement.
"L'idée que BNP Paribas serait prête à fondre sur la Générale pour faire une offre hostile a été lancée avec des visées purement spéculatives", a indiqué la source, faisant allusion à une information de la Lettre de l'Expansion selon laquelle elle serait prête à proposer 93 euros par action Société générale.
"C'est totalement farfelu", a-t-elle ajouté, estimant notamment que la Société générale disposait pour se défendre de "pilules empoisonnées", comme les droits de vote doubles d'un noyau d'actionnaires fidèles, dont son personnel, ou d'une limitation en assemblée générale à 15% des droits de vote de tout actionnaire ne contrôlant pas la banque.
BNP Paribas s'est refusé à tout commentaire sur ces informations.
Depuis les révélations sur la perte de trading record de la Société générale, les spéculations sur la capacité de celle-ci à rester indépendante sont réapparues sur le marché, avec pour effet de doper le cours de Bourse de l'établissement.
Plusieurs grandes banques européennes - l'espagnole Santander, l'italienne Intesa Sanpaolo et l'allemande Deutsche Bank - ont indiqué la semaine passée qu'elles n'étaient pas intéressées.
BNP Paribas, qui est considérée par les analystes comme la banque la plus susceptible de racheter sa vieille rivale après l'échec d'une offre précédente en 1999, a reconnu récemment qu'elle réfléchissait sur le dossier Société générale "simplement parce que toute l'Europe bancaire y réfléchit".
Mais elle s'en est tenue jusqu'ici à cette manifestation d'intérêt et n'a pas évoqué l'idée d'une offre en conseil d'administration, a encore assuré la source.
Celle-ci a répété que la banque n'était pas dans une situation d'urgence et ne ressentait aucune pression particulière.
"BNP Paribas a juste fait une manifestation d'intérêt, mais cela ne va pas au-delà. Ce qu'elle pourrait faire, c'est une approche amicale si, à un moment donné, le management de Société générale trouve que ce serait intelligent de s'adosser, et si possible à une banque perçue comme un partenaire naturel". Copyright (C) 2007-2008 Reuters
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