par Pascale Denis

PARIS (Reuters) - BNP Paribas IP (Investment Partners), qui a engrangé une collecte nette positive début 2009, va mettre l'accent sur les économies de coûts au cours d'une année qui s'annonce difficile pour la gestion d'actifs mais qui pourrait voir le périmètre du groupe considérablement élargi avec l'intégration de Fortis AM.

"Nous avons mis en place une politique sérieuse d'économies. Il n'y aura pas de croissance nette des effectifs cette année", a déclaré à Reuters Gilles Glicenstein, administrateur directeur général du pôle de gestion d'actifs de BNP Paribas, lors d'une interview.

Le coût de l'immobilier ainsi que les coûts informatiques seront également passés en revue, tout comme celui de la gamme de fonds qui peut permettre de réduire la facture auprès des dépositaires.

"Nous passons en revue le nombre de nos fonds gérés. Il faut faire le tri entre ceux qui sont rentables et ceux qui ne le sont pas, et nous avons moins de projets de lancement", a indiqué le responsable de BNPP IP.

Après deux ans d'important développement à l'international, il estime qu'"en 2009, la priorité, c'est plutôt de conserver une structure efficace et la plus rentable possible". Ainsi, 2009 "ne sera pas l'année des grands projets d'investissements".

Interrogé sur de possibles opérations de croissance externe, il a rappelé que BNP Paribas IP avait toujours privilégié les petites acquisitions et que le groupe "ne s'interdisait rien", tout en indiquant que ce n'était "pas la priorité n°1 aujourd'hui".

CHANGEMENT DE PÉRIMÈTRE

Le périmètre de BNP Paribas IP pourrait cependant radicalement évoluer si le rachat de Fortis par BNP Paribas était validé par les actionnaires du groupe belgo-néerlandais, les 8 et 9 avril prochains.

L'opération apporterait en effet quelque 200 milliards d'euros d'actifs gérés à BNPP IP, dont les encours totalisaient 228 milliards d'euros à la fin 2008 (contre 278 milliards un an plus tôt).

"Ce serait une opération extrêmement importante du point de vue de leur présence en Europe et en Asie et de leurs expertises", a déclaré Gilles Glicenstein, ajoutant cependant que "ce type d'opérations est toujours délicat, car les cultures d'entreprise ont de l'importance".

A l'image de nombreux gérants d'actifs, BNP Paribas doit faire face à une baisse de ses revenus, la chute des encours gérés provoquée par l'effondrement des valorisations pesant sur les commissions perçues.

Par ailleurs, la rentabilité des gérants est mise à mal par l'aversion au risque des investisseurs qui se reportent sur des produits de taux d'intérêt (obligataires ou monétaires), à faibles marges.

"Avec la baisse des marchés et avec des produits à faible marge, les résultats risquent d'être un peu mis à mal", a reconnu Gilles Glicenstein.

"D'où les mesures d'économies, pour les préserver. Nous espérons que les résultats 2009 seront au moins équivalents à ceux de 2008", a-t-il ajouté.

COLLECTE POSITIVE

Il a précisé que BNP Paribas IP avait engrangé une collecte nette positive en janvier et février 2009, après une décollecte de 7,6 milliards d'euros sur l'ensemble de l'année 2008.

"Nous avons fondé notre stratégie de développement sur la diversification et sur des expertises spécialisées. Notre modèle a bien résisté dans la crise. Il n'est pas question d'en changer ou de le remettre en cause", a-t-il dit.

Interrogé sur un possible dénouement de la coentreprise entre BNP Paribas et Axa dédiée aux ETF (fonds indiciels cotés), il a répondu que les discussions se poursuivaient. "Si nous devions dénouer notre partenariat, nous pourrions être épaulés par notre salle de marchés", a-t-il précisé.

Il a ajouté avoir constaté une "certaine accalmie sur les marchés". "Les clients sont moins paniqués (...) Je suis moins pessimiste que le marché. La Bourse est toujours en avance sur l'économie réelle et je pense qu'il peut y avoir un basculement dans le courant de 2009", a-t-il conclu.

Edité par Jacques Poznanski

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