par Juliette Rouillon
CANNES (Reuters) - La stratégie d'intégration des différents métiers de BNP Paribas Immobilier sous une marque unique, qui est en passe d'être réalisée, lui permet de mieux résister à la crise, a estimé mercredi le président du directoire.
"Face à une situation de crise comme nous la connaissons actuellement, il est très important que nous apparaissions, que nous soyons d'autant plus unis", a déclaré Philippe Zivkovic à Reuters dans le cadre du 20e Marché international des Professionnels de l'Immobilier (Mipim). "La mise en commun des clients et des moyens ne peut que nous renforcer."
Les neuf marques qui existaient encore il y a deux ans seront d'ici quelques mois regroupées sous la même bannière, y compris le grand groupe de conseil en immobilier, Atisreal.
BNPP Immobilier veut surtout renforcer son pôle de services immobiliers et gestion d'actifs immobiliers, pour répondre notamment aux besoins d'externalisation de certaines sociétés.
"Nous avons un couple investment management et property management. Nous allons poursuivre le développement du fonctionnement de ce couple, mais aussi l'associer aux autres métiers du groupe", a-t-il ajouté. "Nous voulons concentrer et unifier la force de frappe de BNP Paribas Immobilier."
Ainsi, le groupe immobilier table avant tout sur sa croissance organique, mais il restera attentifs aux possibilités "d'acquisitions ponctuelles pour compléter (ses) métiers".
BNP Paribas Immobilier a créé des OPCI (fonds ouverts à la française), avec d'autres investisseurs, pour externaliser les actifs de grands groupes comme France Télécom et La Poste et discute d'une contrat d'externalisation d'actifs et de services immobiliers avec une grande entreprise au Royaume-Uni.
"Nous avons l'occasion de réaliser l'externalisation d'une ou deux activités. La crise créé des opportunités", a-t-il dit.
"Pour les entreprises concernées, c'est une manière de lever de l'argent sans avoir recours à la dette", a précisé à Reuters Mark England, directeur général d'Atisreal au Royaume-Uni.
Par ailleurs, BNPP Immobilier développe des résidences d'étudiants en Italie sur le modèle français.
LE MARCHÉ ANGLAIS POURRAIT SE RÉVEILLER
Le président du directoire se dit ouvert à une collaboration avec sa maison mère pour développer une activité de rachat de créances, mais note qu'il est "un peu trop tôt" pour le faire.
Il estime que le marché français des bureaux ne devrait pas retrouver "un régime suffisant" avant fin 2009 ou début 2010.
"Aujourd'hui sur le marché français, même si les taux de capitalisation ont augmenté en moyenne de 100 à 150 points de base, on a un marché avec, d'un côté des vendeurs forcés, et de l'autre des acquéreurs hésitants", a-t-il dit. "Ce n'est pas du tout un marché fluide. On doit d'abord retrouver la fluidité."
Dans un contexte encore "un peu compliqué" cette année, le groupe a réduit ses effectifs dans quelques branches de son activité, notamment en Espagne.
"Très tôt, très en amont du cycle, depuis début 2008, nous avons eu une politique de rationalisation des coûts. Mais dans certains métiers, nous avons continué à embaucher", a-t-il dit.
Dans son activité de promotion immobilière, BNP Paribas n'a pas de stocks de bureaux, ni de constructions non louées ou non vendues, et est ouvert à regarder des projets pour 2011 à 2013.
Au Royaume-Uni, après une chute de l'investissement de 65% l'an dernier et la baisse des prix des bureaux de 38%, ajoutée à la forte baisse de la livre sterling contre l'euro, ce marché des bureaux commence à attirer des acheteurs, a déclaré Mark England.
"Nous avons été ceux qui ont connu les plus fortes baisses de prix depuis 2007 et de nombreux investisseurs internationaux manifestent actuellement un intérêt pour notre marché", a-t-il dit. "J'ai vu des Britanniques parler avec des investisseurs étrangers et je serais surpris que cela ne débouche pas."
Parmi les acheteurs potentiels figurent des fonds allemands et des investisseurs venant d'Espagne, du Moyen-Orient et même d'Asie, a-t-il ajouté, précisant qu'ils recherchent des bureaux avec des locataires très solides et des baux très longs.
Mark England s'attend également à des ventes forcées sur le marché anglais liées à la faillite de certains locataires.
"La nouveauté cette année, ce seront les faillites de locataires, qui vont entraîner des ventes forcées", a-t-il dit, estimant que cela permettra de rendre le marché plus liquide.
"Ces ventes ne vont pas exploser. Mais avec l'accentuation de la récession, il va y en avoir plus". Cependant, elles ne devraient avoir que peu d'impact sur les prix.
Jusqu'à présent, il n'y en avait pas eu, faute de faillites et parce que les banques étaient trop occupées par d'autres actifs pour penser à leur activité immobilière, a-t-il expliqué.
BNP Paribas Immobilier a réalisé un chiffre d'affaires brut de 666,3 millions d'euros en 2008 et gère près de 7,9 milliards d'euros d'actifs, avec des effectifs de 3.500 personnes.
Juliette Rouillon, édité par Jacques Poznanski
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