(BFM Bourse) - Les rumeurs insistantes sur les supposés besoins en capitaux des banques françaises présentaient finalement les caractéristiques de la prophétie auto-réalisatrice. Les attaques en Bourse dont les établissements financiers hexagonaux étaient victimes depuis la mise en place du plan de sauvetage français en début de semaine dernière ont en effet conduit hier le gouvernement à réagir. Christine Lagarde, la ministre de l'Economie et des Finances, a convoqué lundi les six présidents des principales banques françaises. Une réunion à l'issue de laquelle a été annoncé un apport en fonds propres par l'Etat de 10,5 milliards d'euros répartis entre Crédit Agricole (3 milliards d'euros), BNP Paribas (2,55 milliards d'euros), Société Générale (1,70 milliards d'euros), Crédit Mutuel-CIC (1,20 milliard d'euros), Caisse d'Epargne (1,10 milliard d'euros), Banques Populaires (0,95 milliard d'euros).
En échange de cette injection de capitaux, les six banques se sont engagées sur des mesures économiques et éthiques, telles que l'augmentation du montant des crédits aux entreprises, aux ménages et aux collectivités locales (de 3 à 4%), et le plafonnement des indemnités de départ des dirigeants.
Ainsi renforcées, les banques françaises vont voir leur ratio de solvabilité progresser d'environ 50 points de base, ce qui devrait leur permettre de mieux faire face à la concurrence. Celle-ci a considérablement évolué suite aux recapitalisations en urgence et massives décidées par les Etats, suisse et britannique notamment, pour sauver certains de leurs établissements qui affichent désormais des ratios de capitalisation bien supérieurs à la moyenne. Le ratio Tier 1 de BNP Paribas devrait ainsi passer de 7,6% à 8,1%.
« Cette opération n'a pas pour objectif d'augmenter le niveau minimum de ratio Tier 1 de BNP Paribas qui répond aux exigences de la Commission bancaire », précise néanmoins aujourd'hui la banque dirigée par Baudouin Prot dans un communiqué. « Avec cette opération, BNP Paribas accède à des ressources complémentaires dans des conditions de coût satisfaisantes, tenant compte de sa solidité financière, à un moment où le marché de ce type d'instruments est inactif », souligne l'établissement. BNP Paribas ajoute que « les titres de dette subordonnée qui seront émis sont un prêt et ne correspondent pas à une prise de participation de l'Etat, contrairement aux dispositifs de recapitalisation des banques en difficulté adoptés par les pouvoirs publics de différents pays ». Par ailleurs, « cette émission ne diluera pas les actionnaires et n'aura aucune conséquence sur la gouvernance de BNP Paribas et sa politique de dividende ».
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