(BFM Bourse) - Le groupe de services informatiques a annoncé un regroupement de ses actions à hauteur de 10.000 pour une, en vue de regagner en attractivité après une lourde et douloureuse restructuration.

Pour retrouver de l'attractivité auprès des investisseurs, Atos a annoncé une décision importante pour son titre. L'ex-fleuron des services informatiques, dont le cours cote 0,0049 euro, va procéder à un regroupement d'actions. Le but étant pour Atos de sortir du statut peu enviable de "penny stock", ces entreprises dont le titre cote moins de 1 euro en Bourse.

Ce type d'opération, qui est l'inverse d'une division du nominal, n'a aucun impact sur la valeur des actions pour les actionnaires et s'avère purement technique. Concrètement, les actionnaires actuels se verront attribuer 1 action nouvelle pour 10.000 anciennes détenues, et la valeur nominale de l'action sera, en conséquence multipliée par 10.000. Le nombre d'actions en circulation, sera lui logiquement divisé par 10.000.

Un regroupement d'actions par 10.000

Par exemple, au cours de ce vendredi 7 mars, le titre Atos passerait de 0,0049 euro à 49 euros, pour traduire ce regroupement de 10.000 actions anciennes pour une nouvelle.

Les opérations de regroupement débuteront le 25 mars et s'achèveront le 23 avril pour donner le temps aux actionnaires ne possédant pas un nombre d’actions multiple de 10.000 de procéder à l’achat ou à la vente d’actions anciennes afin d’obtenir un nombre d’actions anciennes multiple de 10.000.

Concrètement, un actionnaire qui détient 30.000 actions anciennes Atos à une valeur unitaire de 0,0049 euro, se verra attribuer automatiquement et sans aucun frais, 3 actions nouvelles d'une valeur nominale 10.000 fois supérieure au prix de l'action ancienne, soit 49 euros. Il s'agit du cas le plus simple puisqu'il s'agit d'un multiple de 10.000.

Ces actions nouvelles issues du regroupement seront admises aux négociations sur le marché réglementé d’Euronext à Paris à compter du 24 avril 2025, premier jour de cotation, sous le code ISIN FR001400X2S4.

Le regroupement d'actions n'est pas une opération boursière inhabituelle. Plusieurs entreprises cotées (Orpea, Air France-KLM) ont déjà eu recours à ce mécanisme boursier permettant d'améliorer la lisibilité de l'action, quand le nominal, soit le prix affiché d'une action, devient trop petit.

Une forte dilution

Rappelons que le groupe a réalisé plusieurs augmentations de capital dont une d'un montant de 233 millions d'euros en décembre, Ces multiples opérations se sont inscrites dans le cadre d'une procédure permettant à Atos de retrouver une meilleure santé financière.

Cette recapitalisation a donné lieu à l'émission massive de nouvelles actions en circulation. Actuellement leur nombre s'élève à 190 milliards, contre une centaine de millions en septembre dernier.

Les porteurs de parts ont essuyé une très importante dilution après ces levées de fonds compte tenu de la nette augmentation des actions en circulation. À l'issue cette restructuration complète, la société avait chiffré cette dilution à 99%.

L'entreprise de services numériques espère ainsi avec ce regroupement tourner la page d'une déroute boursière. Il y a huit ans son action évoluait à plus 100 euros et le titre a fait partie du CAC 40 jusqu'en septembre 2021.

"Compte tenu du nombre d’actions Atos émises lors des augmentations de capital menées dans le cadre du plan de sauvegarde accélérée de la société et de la faible valeur de l’action, le regroupement d’actions a pour objectif de retrouver un nombre usuel d’actions, réduire la volatilité du cours de l’action et soutenir une nouvelle dynamique boursière", a expliqué l'entreprise dans un communiqué.

Atos a annoncé cette opération de regroupement mercredi, en marge de ses résultats annuels. Le groupe a dévoilé un recul organique de 5,4% de son chiffre d'affaires à 9,57 milliards d'euros, Ce qui est inférieur aux propres prévisions de la société qui tablait sur 9,7 milliards d'euros de revenus annuels.

L'activité d'Atos a pâti de des résiliations de grands contrats et du ralentissement du marché dans certaines de ses principales zones géographiques. La société a cependant indiqué avoir observé une reprise des commandes en fin d'année.

Le résultat net part du groupe s'est établi à 248 millions d'euros en 2024 et inclut un produit lié aux opérations de restructuration financière. La société a par ailleurs brûlé 2,233 milliards d'euros de trésorerie en 2024.

Son nouveau dirigeant, Philippe Salle va présenter un plan stratégique le 14 mai destiné à tourner la page d'un passé tourmenté.