(BFM Bourse) - Le groupe de services informatiques a annoncé lundi avoir bouclé son augmentation de capital. Pour autant, les analystes d'Invest Securities jugent "injustifiable" le cours de l'action, compte tenu de l'importante dilution à suivre induite par cette restructuration.
Atos a franchi une nouvelle étape de sa restructuration financière. L'entreprise de services numériques a annoncé lundi matin avoir bouclé son augmentation de capital, d'un montant de 233 millions d'euros, lancée début novembre.
Rappelons que cet appel au marché s'inscrit dans un plan de sauvegarde accéléré qui a été approuvé par le Tribunal de commerce de Nanterre le 24 octobre dernier. Il s'est opéré via l'émission de 63 milliards d'actions au prix de 0,0037 euro l'unité.
"Le succès est partiel" avance Invest Securities, avec une demande qui a atteint seulement 29%, soit 68 millions d'euros sur les 233 millions d'euros visés par Atos. Le bureau d'études relève que le "groupe a dû appeler les garanties à hauteur de 165 millions d'euros (contre 175 millions d'euros maximum)".
Un cours très volatil
À la Bourse de Paris, l'action accuse un repli de plus de 35% ce mardi, à 0,4749 euro, après avoir perdu 18% la veille. Pour autant, le cours de l'action évolue très nettement au-dessus du prix de souscription des actions nouvellement émises par Atos dans le cadre de sa recapitalisation du groupe.
Atos a rappelé à plusieurs reprises qu'une dilution massive attendait les actionnaires existants. Le groupe avait déjà prévenu qu'un actionnaire ne participant aux opérations prévues dans le cadre de la restructuration serait dilué à plus de 99%.
Lundi, la société a réitéré son avertissement, alors que son action avait connu de fortes hausses sur les dernières journées du mois de novembre. Atos avait enchaîné trois séances marquées par une envolée de son titre, après avoir reçu une offre non engageante de l'État français portant sur l'acquisition potentielle de 100% des activités "Advanced Computing" pour une valeur de 500 millions d'euros.
L'action avait flambé de de 98,85% le jour de l'annonce, soit le 25 novembre. Puis de 81% et 80%, les deux jours suivants. Au total, Atos a vu son cours être multiplié par plus de 6 après les marques d’intérêt de l'Etat pour une des branches de l’entreprise en difficulté.
"La mise en œuvre du plan de restructuration financière entraînera une émission massive de nouvelles actions et une dilution substantielle des actionnaires actuels d'Atos, ce qui pourrait avoir un impact très défavorable sur le cours de l'action", a encore prévenu, lundi, le groupe de services informatiques.
D'autant plus que, selon Invest Securities, 220 milliards de titres seront in fine mis en circulation avec l'ensemble des opérations prévues dans le cadre de sa restructuration financière, contre 111 millions actuellement. Atos avait de son côté évoqué un afflux de 244,8 milliards de titres, début novembre.
Invest Securities retient un objectif de cours de 1 centime pour l'action Atos, qui s'échange pour l'heure autour de...47 centimes. Ce qui donne une idée de la chute potentielle de l'action.
Un simple calcul permet d'illustrer le caractère aberrant de la valorisation d'Atos. Avec les 220 milliards d'actions qui doivent être émises et au cours de clôture de lundi soir, soit 0,735 euro, la capitalisation théorique d'Atos post-restructuration financière induite serait de... 161 milliards d'euros. Ce qui représente une capitalisation boursière supérieure à celle de Schneider Electric, qui est la quatrième plus grosse capitalisation de l'indice CAC 40, ou encore de Totalenergies.
En conséquence, pour Invest Securities, le cours actuel d'Atos reste "injustifiable".
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