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Atos : Onepoint s'invite à nouveau dans le dossier Atos, l'action bondit en Bourse

jeudi 2 novembre 2023 à 11h12
Atos est un dossier à rebondissement

(BFM Bourse) - L'entreprise de services numériques a annoncé mercredi soir détenir 9,9% du capital d'Atos. Une prise de participation qui suscite des spéculations de la part du marché et permettra en tout cas à Onepoint de peser dans les orientations stratégiques de l'entreprise.

Le dossier Atos est décidément rempli de rebondissements. Dernier épisode en date: l'entreprise de services numériques française Onepoint a annoncé mercredi soir avoir pris 9,9% du capital de l'ex-pensionnaire du CAC 40.

"Cette prise de participation intervient dans le cadre du projet de réorganisation en cours de la société, et de sa nouvelle gouvernance, et conforte la dimension stratégique des activités d’Atos", a déclaré Onepoint dans un communiqué sans préciser davantage ses intentions.

Selon un avis publié par l'Autorité des marchés financiers, la participation exacte de Onepoint s'établit à 9,98% du capital et des droits de vote.

"Nous saluons l’arrivée de Onepoint et envisageons d’entamer un dialogue constructif avec elle, comme avec tous les autres actionnaires du groupe, dans le meilleur intérêt de toutes nos parties prenantes.", a réagi Atos dans un communiqué.

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Un contexte bouleversé

Onepoint revient ainsi à la charge après avoir été éconduit il y a environ un an par Atos. En septembre 2022, le groupe français avait voulu acquérir Eviden (appelée alors Evidian), division qui regroupe les activités en croissance d'Atos, comme la transformation numérique, les supercalculateurs et la cybersécurité.

S'alliant au fonds d'investissement britannique ICG, Onepoint avait alors formulé une offre accordant une valeur d'entreprise de 4,2 milliards d'euros à Eviden. Le conseil d'administration d'Atos avait rejeté cette proposition jugeant qu'elle n'était pas "dans l'intérêt de la société et de ses parties prenantes".

Un an plus tard, Onepoint passe donc par la fenêtre plutôt que par la porte, dans un contexte bouleversé. Atos a accentué sa chute en Bourse et ses actions ne valent, au total, plus que 800 millions d'euros au prix du marché (la capitalisation boursière était même tombée autour de 500 millions il y a quelques semaines). Dans les faits, Onepoint n'a probablement dû débourser que 40 à 60 millions d'euros pour constituer sa participation.

Surtout, le projet de scission d'Atos été profondément modifié. Alors que le groupe comptait encore avant l'été se scinder en deux en introduisant en Bourse Eviden, l'opération est désormais prévue d'une autre manière, via la vente des activités historiques (comme l'infogérance), appelée "Tech Foundations", à Daniel Kretinsky. Atos va donc se recentrer sur ses autres métiers et se renommer Eviden.

En parallèle de la cession de Tech Foundations, Atos compte procéder à des augmentations de capital d'un total de 900 millions d'euros pour renforcer le bilan d'Eviden, dont 180 millions seraient injectés par Daniel Kretinsky. En plus de racheter "Tech Foundations", l'homme d'affaires tchèque deviendrait donc actionnaire de référence du nouveau Atos.

Ce projet a suscité l'émotion des politiques – deux amendements distincts au projet de Budget pour 2024 proposent de nationaliser Atos ou une partie d'Atos – ainsi que l'opposition de plusieurs actionnaires. Parmi eux, le fonds activiste Ciam et un autre fonds, Alix AM ,qui ont tous deux déposé des plaintes devant le Parquet national financier (PNF) liées à la cession de Tech Foundations.

Un important pouvoir "d'enquiquinement"

La gouvernance d'Atos a été par ailleurs profondément modifiée avec l'arrivée d'un nouveau directeur général, Yves Bernaert, nommé le 4 octobre, et surtout le départ de Bertrand Meunier, le désormais ex-président du conseil d'administration de la société. En poste de 2019 à mi-octobre dernier, Bertrand Meunier incarnait le seul ilot de stabilité dans la gouvernance de la société . Mais sous sa présidence, pas moins de quatre directeurs généraux se sont succédés en quatre années, et le dirigeant avait été contesté à de multiples reprises par les actionnaires.

Onepoint vient donc s'inviter dans cette saga à tiroirs en prenant quasiment 10% du capital. Ce qui suscite des spéculations du marché quant aux futures intentions de l'entreprise française.

A la Bourse de Paris, Atos bondit de 14,6% vers 10h30 à 7,19 euros. "Evidemment il y a de la spéculation car Onepoint revient à la charge de manière intelligente et semble se positionner pour potentiellement obliger Atos à discuter pour lui vendre certains actifs qui l' intéresserait sur le périmètre Eviden voire Eviden tout entier", décrypte un analyste.

Dans tous les cas avec 9,9% du capital, Onepoint devient une voix qui compte de façon importante. Atos doit, en effet, demander l'aval de ses actionnaires pour la vente de Tech Foundations et les augmentations de capital prévues, lors d'une assemblée générale programmée au deuxième trimestre 2024.

"Dans la mesure où le capital d'Atos est très morcelé, Onepoint se retrouve dans une position où ils peuvent clairement faire pencher la balance et ont un important pouvoir d'enquiquinement, même s'il semble que la scission est dans leur intérêt puisqu’a priori seule la partie Eviden d'Atos les intéresse", ajoute l'analyste. "Dans tous les cas l'opération de Onepoint semble très maline", conclut-il.

Julien Marion - ©2025 BFM Bourse
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