(BFM Bourse) - Sous la pression du fonds activiste américain Elliott Management, Arkema aurait lancé une revue stratégique en vue d'éventuelles cessions d'actifs. À la Bourse de Paris, cette nouvelle a fait bondir le titre du groupe français spécialisé dans la chimie de spécialité.
Le loup est dans la bergerie. Ou plus prosaïquement, le fonds activiste Elliott est entré au capital du groupe chimique français Arkema. Le fonds dirigé par Paul Singer a récemment acquis une petite participation au capital d'Arkema, mais n'a pas encore déclaré cette position ni fait connaître ses intentions, selon des sources proches du dossier qui se sont confiées à Bloomberg.
Selon l'agence de presse américaine, Arkema aurait d'ores et déjà lancé une revue stratégique sous la pression du fonds activiste et envisagerait de céder certaines activités. Le directeur général du groupe -né en octobre 2004 de la réorganisation de la branche chimie du groupe pétrolier Total (Atofina)- Thierry Le Henaff "préfère prendre des mesures proactives pour évaluer le portefeuille d'actifs d'Arkema plutôt que d'attendre une potentielle campagne militante ou un intérêt pour une prise de contrôle de la part d'Elliott", indiquent ces sources.
Si aucune décision n'a pour l'heure été prise par Arkema, Bloomberg croit savoir que cette revue stratégique pourrait déboucher sur la vente de la filiale Altuglas International, spécialisée dans le verre acrylique ou polyméthacrylate de méthyle (PMMA) et valorisée plus d'un milliard d'euros. Cette filiale produit trois gammes de produits, des polymères semblables au verre (résines, perles et plaques acryliques). Les personnes interrogées par Bloomberg précisent que "la vente par Evonik Industries AG d'une activité similaire à Advent International pour environ 3,3 milliards de dollars l'année dernière "a contribué à accroître l'intérêt pour cette unité". Autre hypothèse envisagée par Arkema: la cession d'Albone, sa filiale spécialisée dans le peroxyde d'hydrogène, composé chimique notamment utilisé dans le blanchiment de la pâte à papier.
Le marché parisien a très favorablement accueilli ces annonces puisque le titre Arkema a subitement décollé pour s'adjuger plus de 10% vers 13h30, avant de rétrocéder une partie de ses gains. Le groupe de chimie domine toutefois toujours le palmarès du SBF 120 à 16h40 avec une progression de 7,2% à 90,54 euros, qui porte sa capitalisation boursière à 6,94 milliards d'euros. Ce bond intervient en sus dans un volume d'échanges nourri, 0,5% du capital du groupe ayant changé de mains à ce stade.
Après Softbank, AT&T, eBay ou encore Pernod Ricard, Elliott s'attaque à Arkema
En à peine plus d'un an, le groupe fondé et dirigé par le milliardaire Paul Singer a fait pression pour que des changements soient apportés à la gouvernance du conglomérat japonais Softbank, de l'opérateur américain AT&T, d'eBay ou encore de Pernod Ricard en France (premier groupe du CAC ciblé par un fonds activiste).
Elliott a par ailleurs longtemps ciblé les entreprises chimiques, ayant notamment contribué à la dissolution du groupe néerlandais Akzo Nobel pour créer une société de revêtements purs (peintures et les produits chimiques) avec la vente des activités du groupe das la chimie à des fonds d'investissements pour 10,1 milliards d'euros en mars 2018. Elliott avait également pris une participation dans le fabricant danois d'enzymes et d'ingrédients alimentaires Danisco en 2011, pour perturber son rachat prévu par DuPont, jugeant l'offre du groupe chimique américain sous-évaluée. Elliott avait ainsi contraint DuPont à rehausser son offre de 665 à 700 couronnes danoises pour convaincre les actionnaires.
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