TORONTO (Reuters) - Une majorité d'actionnaires de Baffinland Iron ont souscrit à l'offre de 590 millions de dollars canadiens (434 millions d'euros) d'ArcelorMittal et Nunavut, a annoncé mardi le spécialiste de la sidérurgie.

ArcelorMittal a expliqué avoir recueilli 61% des actions Baffinland dans le cadre de cette opération menée conjointement avec Nunavut Iron, et soutenue par un fonds de capital-investissement américain.

L'offre est conditionnée à l'obtention d'au moins les deux tiers du capital de Baffinland, a rappelé ArcelorMittal dans un communiqué.

Après quatre mois de bataille, ArcelorMittal et Nunavut se sont associés en début de mois pour proposer une OPA conjointe sur Baffinland, qui dispose de vastes réserves de minerai de fer dans l'Arctique canadien.

Dans le cadre de l'accord conclu entre les anciens rivaux, ArcelorMittal achètera la totalité de Baffinland. Le capital du groupe sera ensuite réparti entre les deux groupes, à hauteur de 70% pour Arcelor, le restant revenant à Nunavut.

L'offre conjointe à 1,50 dollar canadien par titre expirait lundi à minuit. Elle a été prolongée au 4 février pour laisser le temps à d'autres actionnaires d'apporter leurs titres.

"Ils tiennent le bon bout, donc je pense que les actionnaires devraient envisager de souscrire à l'offre d'ici la nouvelle date limite", commente Peter Campbell, analyste du secteur minier chez Jennings Capital à Toronto.

"Je pense qu'il n'y a pas vraiment de raisons de ne pas le faire."

Grâce à cette opération, ArcelorMittal devrait être moins dépendant des principaux producteurs de minerais de fer, comme BHP Billiton et Vale, pour approvisionner ses aciéries.

Baffinland possède entre autres le gisement de Mary River, sur l'île de Baffin dans l'Arctique canadien. Selon certaines estimations, il devrait produire suffisamment de minerai de fer pour approvisionner l'ensemble de l'Europe pendant des années.

Cette opération reflète en outre l'intensification de la concurrence pour la possession des ressources naturelles, alors que la Chine, l'Inde ou d'autres pays émergents construisent d'importantes infrastructures gourmandes en matières premières afin de répondre aux besoins de leur population.

Pav Jordan, Catherine Monin pour le service français, édité par Nicolas Delame

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