(BFM Bourse) - Valorisée près de 1,9 milliard d'euros il y a un an lors de son introduction, la filiale de Stellantis a depuis vu son cours divisé par 5. La crise des approvisionnements dans le secteur automobile place le groupe dans la position peu enviable de revoir en baisse son objectif de marge à mesure qu'il relève ses prévisions en termes de volume d'activité. Explications.
En juin 2021, Aramis Auto effectuait une entrée en Bourse en fanfare, levant plus de 250 millions d'euros grâce à son positionnement leader sur le marché des véhicules d'occasion alors en forte expansion, avec une explosion de la part des ventes en ligne. Capitalisant près de 1,9 milliard d'euros, le leader européen de la vente de voitures d'occasion reconditionnées réussissait ainsi la plus grosse introduction en Bourse à Paris depuis celle de la FDJ en novembre 2019.
Mais un an après, c'est un bilan calamiteux qu'affiche la société : accumulant 80% de pertes par rapport à son prix d'introduction, le titre accentue ce mardi son recul avec un repli de plus de 5% mardi vers 15h30 pour toucher un énième plancher historique. Alors que le groupe a relevé à plusieurs reprises ses prévisions d'activité, sa rentabilité prend le chemin inverse, amenant les investisseurs à douter du potentiel réel de son modèle.
Atypique, la mise en Bourse d'Aramis avait surtout séduit les investisseurs institutionnels, mais guère convaincu les particuliers, qui n'avaient souscrit qu'à 6,3% du montant offert, alors qu'une tranche de 10% leur était réservée. Le prix d'introduction avait d'ailleurs été fixé à 23 euros, soit dans le bas de la fourchette indicative qui allait jusqu'à 28 euros.
Un an après cette opération d'envergure sur le compartiment A d'Euronext Paris, le parcours calamiteux d'Aramis donne plutôt raison à ceux qui avaient opté pour la prudence vis-à-vis de l'offre...
Des marges qui ne suivent pas le dynamisme des ventes
En baisse dès ses premiers jours de cotation en juin, Aramis Group n'a en fait guère cessé de perdre du terrain. À fin septembre 2021, au bout de seulement trois mois, l'action avait déjà perdu 17%. Le spécialiste de la vente en ligne de voitures d'occasion aux particuliers présentait pourtant dans un premier temps une marche des affaires séduisante lors de son premier point trimestriel. En décembre, Aramis avait relevé à plus de 1,6 milliard d'euros, contre 1,5 milliard précédemment, son objectif de chiffre d'affaires pour l'exercice 2021-2022. En revanche le groupe avait laissé inchangée sa prévision d'un taux de marge d'Ebitda ajusté de 1,5%.
Un niveau très loin des 9% visés "à long terme", ainsi que le mentionnait le groupe au moment de l'IPO, faisant craindre aux investisseurs qu'il lui serait bien plus difficile que prévu de prospérer dans une industrie de gros volumes soumise à forte concurrence.
Et l'équation s'est encore compliquée début 2022 pour le groupe du Val-de-Marne (siégeant à Arcueil), du fait de la crise des approvisionnements dans le secteur automobile, ayant entraîné la raréfaction des véhicules faiblement kilométrés (tels que les véhicules de démonstration achetés aux concessionnaires par exemple). Cet environnement de marché "extrêmement compliqué" sur le segment des véhicules pré-immatriculés, dont les ventes ont chuté de 45% au cours de son premier semestre fiscal (clos fin mars), a amené Aramis à abaisser carrément son objectif de marge d'Ebitda ajusté, attendue désormais à un niveau "sensiblement inférieur" au déjà maigre 1,5% du chiffre d'affaires visé jusqu'alors.
Ceci alors même que l'entreprise constate un report mécanique de la demande vers les véhicules reconditionnés, segment où Aramis enregistre une progression de plus de 50%, au point de revoir une nouvelle fois en hausse l'ambition de chiffre d'affaires à plus de 1,7 milliard d'euros désormais.
Mais aucune amélioration de la tendance n'est prévue dans les prochains mois en raison des "forts ralentissements des chaînes de production de véhicules neufs des constructeurs, notamment par manque de semi-conducteurs".
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