(BFM Bourse) - Apple vient d'inscrire dans les annales de la Bourse un nouveau record - mais pas de ceux dont on se vante généralement...

Certains la redoutaient, beaucoup disent l'avoir vue venir, mais la vigoureuse correction du compartiment technologique américain jeudi a tout de même provoqué une belle secousse. Après avoir depuis le début de l'année amélioré son record historique à 42 reprises, l'indice Nasdaq Composite a brutalement flanché de 4,96%, du jamais-vu depuis le krach de mars dernier, ceci dans de puissants volumes.

Une baisse d'ampleur somme toute rare pour un indice aussi large. Le Composite regroupe les titres de plus de 2.500 entreprises, ce qui est en principe un facteur de stabilité, mais qui n'a pas résisté cette fois à l'Apple-dépendance. En raison de l'envolée de la capitalisation du fabriquant de l'iPhone, redevenu cet été l'entreprise la mieux valorisée au monde en Bourse, les variations d'Apple sont capables à elles seules d'influencer l'indice malgré l'assise inhabituelle de celui-ci (certes des groupes tels qu'AMD, Cisco, Amazon, Google et Facebook étaient aussi de la partie jeudi).

180 milliards de dollars de moins sur un jour

C'est le revers évident de la médaille au niveau stratosphérique atteint par Apple en Bourse. Son décrochage jeudi donne lieu à un record en soi: la plus forte baisse de capitalisation jamais intervenue en une séance, détaille Barron's, l'hebdomadaire financier américain issu du groupe Wall Street Journal. Le déclin de 8,01% précisément du cours unitaire entre mercredi et jeudi soir équivaut en effet à une fonte de près de 180 milliards de dollars de sa capitalisation totale (environ 152 millions d'euros : soit presque un L'Oréal, troisième capitalisation de la zone euro), partis en fumée.

D'après Barron's, la plus importante dévalorisation en valeur absolue en l'espace d'une séance était jusqu'ici l'oeuvre de Volkswagen en 2008, dans un contexte bien particulier. En effet, Porsche avait à l'époque tenté d'avaler le constructeur généraliste en révélant avoir acquis une participation majoritaire, entraînant un "short squeeze" massif (les vendeurs à découvert étant contraints de racheter leur position du fait de l'envolée du titre) qui avait propulsé Volkswagen de 82% en quelques heures, au premier rang des capitalisations de l'époque (348 milliards converti en dollars, ce qui semble presque dérisoire aujourd'hui...)... Avant une chute de 44% le lendemain, effaçant alors 153 milliards de dollars de capitalisation.

Sur le marché américain, le record était jusqu'ici détenu par Facebook lors d'une chute de près de 19% le 26 juillet 2018, correspondant à une baisse de 119 milliards de dollars de la capitalisation du groupe de Mark Zuckerberg. Le groupe faisait alors face depuis plusieurs mois à des polémiques récurrentes (manipulations politiques, confidentialité des données, désinformation...) et venait d'annoncer un net ralentissement de la croissance des revenus et du nombre d'utilisateurs sur un trimestre.