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Amazon.com : L'incroyable poids pris sur les marchés par les GAFAM pendant la crise

lundi 11 mai 2020 à 13h46
Les GAFAM sortent renforcés de la crise sanitaire

(BFM Bourse) - Redoutées compte tenu du poids de ces géants au sein des indices US, les publications trimestrielles des GAFAM ont rassuré les investisseurs, au point de permettre au S&P d'enregistrer, en avril, sa meilleure performance mensuelle depuis 1987.

Les chiffres sont déroutants. À eux 5, Microsoft, Apple, Amazon, Google (Alphabet) et Facebook -par ordre de valorisation boursière- pèsent 5.483 milliards de dollars à la clôture du vendredi 8 mai, soit environ 3,6 fois le CAC 40 ou 21,48% de la "market cap" du S&P 500, l'indice réunissant les 500 plus grands groupes cotés à Wall Street. Dans sa note du 18 avril dernier, la Bank of America Merrill Lynch affichait un graphique qui montrait que 5 géants "pesaient" 22% du poids du S&P 500, ce qui constitue une concentration record, nettement supérieure à celle atteinte lors de la "bulle Internet" (18.5% avec Microsoft, General Electric, Cisco, Intel et Walmart) en 2000. Un constat jugé "ahurissant" par John Plassard, directeur adjoint des investissements chez Mirabaud Securities dans sa note du 5 mai dernier.

"Ces 5 entreprises technologiques ont été les premières à profiter du plus long marché haussier de l'histoire de Wall Street (entre 2009 et 2020, NDLR), les investisseurs misant sur une croissance supérieure à leur pair et une part de marché dominante dans leurs secteurs respectifs" souligne John Plassard. Résultat, en 2019, Apple et Microsoft, ont respectivement bondi de 86% et 55%, représentant à deux près de 15% de la progression du S&P.

Dans une note datée du 30 avril, Goldman Sachs apporte une autre preuve de la démesure de cette "concentration de pouvoir". Les analystes de la banque américaine prévoient en effet que ces 5 titres vont collectivement afficher une croissance du bénéfice par action -indicateur de référence outre-Atlantique- de 12% contre 2% seulement pour les 495 autres constituants de l'indice élargi en 2020 et 2021. Ils pointent également une très nette surperformance des GAFAM vis-à-vis du reste de la cote depuis le début de l'année. De fait, entre janvier et avril, ces 5 titres affichent une performance moyenne de +10% quand les 495 valeurs restantes du S&P enregistre, en moyenne, une baisse de 13%.

John Plassard relève enfin que si on ajoute Netflix aux GAFAM, les six groupes "représentent 27.2% de toute la création de valeur du S&P 500 au cours des six dernières années".

Apple s'en sort moins bien

"S’il y avait bien une crainte (avérée) avant le début de la crise liée au coronavirus, c’est que ces poids lourds de la cote soient affectés par la crise et emportent dans leur sillage le reste des indices" rappelle-t-il donc dans sa note du lundi 11 mai, avant de passer en revue leurs résultats trimestriels particulièrement convaincants.

Premier constat, et non des moindres, "chaque GAFAM a affiché une croissance positive de ses revenus au cours des trois premiers mois de 2020" alors que la Chine était au plus fort de la pandémie dès février et que le virus s'est rapidement propagé au point d'entraîner un confinement généralisé en Europe à partir de la mi-mars, et dans une large partie des États-Unis dans la foulée.

Parmi les 5 géants, c'est sans doute Apple qui s'en sort le moins bien, avec des résultats jugés tout juste "honnêtes" par John Plassard, "compte tenu de la situation sanitaire qui l'a directement impacté depuis février (très fort ralentissement de la production, fermeture des points de vente, etc.)". En dépit de ses contraintes, le groupe est parvenu à faire croître ses revenus de 1% à 58,3 milliards de dollars, avec 62 % des ventes réalisées en-dehors des États-Unis, contre 55,8% un an est plus tôt. Cette bonne tenue n'est pas due aux ventes des traditionnels iPhone (en baisse de 7%), iPad ou Mac, "mais à celles d'autres produits, notamment les AirPods et les montres Watch (+23%)" note John Plassard. Il souligne par ailleurs le succès de la stratégie de diversification du groupe, dont les services "continuent de monter en puissance -les abonnements à iCloud, Apple Arcade, Music et TV+ ont rapporté 13,3 milliards de dollars (contre 11,5 milliards un an plus tôt)- alors que l'App Store affiche une croissance à deux chiffres (515 millions de dollars)".

Facebook et Google résistent à la crise des annonceurs

Contrairement à Apple, la maison-mère de Google Alphabet a réussi à faire progresser à la fois ses revenus (+13% à 41,2 milliards d'euros) et ses bénéfices (+3% -contre un recul de 2,7% pour Apple sur la période- à 6,8 milliards) même s'il faut rappeler que ceux du premier trimestre 2019 avait été affectés par l'amende de 1,7 milliard de dollars infligée par la Commission européenne pour abus de position dominante en matière de publicité en ligne. "L'impact de la crise économique ne se fait pas sentir pour l'instant pour le géant de la publicité" constate John Plassard qui relève des "résultats meilleurs qu'espérés dans un contexte d'assèchement des budgets des annonceurs".

Si la croissance des revenus publicitaires provenant du moteur de recherche -qui représentent l'essentiel des revenus (73% à 24,5 milliards) du groupe- a connu "une décélération importante" selon John Plassard, celle-ci s'établit tout de même à 9%. Et le groupe est parvenu à trouver d'autres relais de croissance en YouTube (+33% à 4 milliards de dollars) ou Google Cloud (+52% à 2,77 milliards).

"Malgré une large dépendance aux revenus publicitaires, Facebook a démontré une certaine résilience face au coronavirus, portée par le rôle renforcé des réseaux de ce type durant le confinement" observe John Plassard. Ainsi, le nombre d'utilisateurs actifs de l'ensemble des services proposés par le groupe de Mark Zuckerberg (Instagram, Messenger, WhatsApp) a augmenté de 11 % pour franchir le seuil des 3 milliards. Près d'un humain sur deux y a donc recours.

Les revenus du groupe ont progressé de 18% au premier trimestre, sa plus faible hausse jamais enregistrée mais un chiffre nettement supérieur au consensus (+16%), à 17,74 milliards d'euros. Le bénéfice net a été multiplié par deux à 4,9 milliards de dollars mais ce chiffre est trompeur, Facebook ayant provisionné 3 milliards de dollars en vue d'une amende de la Commission fédérale du commerce (FTC) liée à l'affaire Cambridge Analytica sur la même période en 2019. Le bénéfice net revient ainsi à son niveau du premier trimestre 2018.

Microsoft et Amazon en grande forme

Quant à Microsoft et Amazon, leurs titres s'échangeaient à moins de 5% de leur plus haut historique à la clôture de vendredi et les deux géants sont ceux qui semblent sortir le plus renforcé de cette crise.

"Microsoft a publié des résultats trimestriels où la croissance est le dénominateur commun, ses trois grandes branches ayant toutes vu leurs revenus progresser: +16% à 11,7 milliards pour la "Productivité" (Pack Office, LinkedIn, etc.), +27% à 12,3 milliards de dollars pour le Cloud (Azure, GitHub, etc.) et +3% à 11 milliards de dollars pour le PC (Surface, Windows, Xbox, etc.)" énumère John Plassard. Au total, les revenus du groupe fondé par Bill Gates ont bondi de 15% à 35 milliards de dollars. Le recours massif au télétravail a par ailleurs favorisé la demande pour certains de ses produits, comme Teams ou Windows, le nombre de visioconférences organisées via l'application Teams ayant bondi de 1.000% sur le seul mois de mars, faisant de l'applicateur un acteur qui compte dans le domaine, au même titre que Zoom, Slack ou Skype. Le bénéfice net de Microsoft s’est établi à 10,75 milliards de dollars, contre 8,81 milliards un an plus tôt (+22%).

Si Microsoft a tiré partie de la crise et du confinement, le grand gagnant est sans nulle doute Amazon, dont les ventes ont bondi de 26% à 75,5 milliards de dollars, sur lesquels un bénéfice net de 2,5 milliards a pu être dégagé, en repli par rapport au record de 3,6 milliards un an auparavant. La principale raison tient à l'explosion des coûts du mastodonte du commerce en ligne, qui, alors que 20,5 millions d'américains ont perdu un emploi en avril, a annoncé le recrutement de 175.000 personnes en l'espace d'un mois pour "faire face à l’augmentation de son activité". Cela engendre une augmentation des dépenses de 4 milliards de dollars si on y ajoute les coûts liés à la protection de son million ou presque de salariés (masques, équipements, tests, etc.).

Si "les actionnaires retiennent cependant qu'Amazon prévoit de ne pas générer de profits au cours du trimestre suivant -le titre ayant reculé à l'annonce de ses résultats- le groupe de Jeff Bezos prévoit de porter ses revenus à 81 milliards de dollars au deuxième trimestre, ce qui constituerait une progression de 28% sur un an.

De nombreux spécialistes jugent en outre que la crise sanitaire inédite à laquelle nous sommes confrontés devrait faire évoluer les habitudes de consommation, et Amazon serait alors en pôle position pour en tirer parti. Comme le relève une enquête menée fin mars par Jefferies sur 638 personnes, Amazon est le seul détaillant parmi les sociétés de e-commerce couverts par la société (avec eBay, Chewy ou Etsy) via lequel les consommateurs ont davantage dépensé depuis le début de la pandémie. Le champion du e-commerce profite donc de la crise pour renforcer encore davantage sa position dominante.

Espoirs d'une reprise rapide

"Si ces résultats sont certainement et globalement positifs, il est important de noter que les effets de la pandémie seront probablement beaucoup plus visibles dans les résultats du deuxième trimestre" affirme John Plassard. Si les chaînes d'approvisionnement de nombreuses entreprises sont perturbées depuis février voire janvier en raison de la pandémie en Chine, "le choc de demande mondiale provoqué par la pandémie n'a affecté que les dernières semaines de mars". Or, "les mois d'avril et de mai seront aussi fortement touchés par les fermetures, la demande étant susceptible d'être encore affaiblie par les personnes ayant perdu leur emploi ou une partie de leurs revenus" craint-il.

"Sur une note positive, plusieurs entreprises ont fait état d'une hausse de la demande vers la fin du mois d'avril après une forte baisse au cours des premières semaines du deuxième trimestre, ce qui alimente les espoirs d'une reprise rapide une fois que les restrictions de séjour et le confinement seront levés" anticipe-t-il.

Alors que la performance des GAFAM est selon lui "fondamentale à suivre, car elle détermine et va continuer de déterminer l’évolution des indices" à la vue de leur pondération, il prédit que "certaines de ces valeurs devraient largement s’en sortir au deuxième trimestre". "Gageons que ce sont celles qui seront liées à "l’immatériel" conclut-il.

Quentin Soubranne - ©2025 BFM Bourse
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