(BFM Bourse) - Le spécialiste des matériaux composites reprend des couleurs en Bourse, après avoir été retenu par un constructeur automobile pour son prochain modèle de camion électrique.

Altheora s'envole à la Bourse de Paris. Le titre du spécialiste des pièces composites flambe de 54% dans de copieux volumes après avoir été sélectionné par un grand constructeur automobile pour prototyper le camion du futur.

L'ex-Mecelec s'est félicité d'avoir été retenu par un constructeur de poids lourds d’envergure mondiale - dont l'identité n'a pas été dévoilée - pour prototyper un ensemble de pièces en matériaux composites pour son prochain modèle de camion électrique.

"Grâce à son expertise des marchés de la mobilité et un bureau d’études en pointe, Altheroa a su démontrer son aptitude à répondre à un cahier des charges exigeant. Le prototypage de pièces complexes destinées à la production du futur camion électrique de la marque est d’ores et déjà lancé, et le groupe travaille à la fabrication et au parachèvement de cet ensemble", explique la société basée à Mauves.

Un acteur majeur du transport

Dans le cadre de ce contrat, Altheora va ainsi accompagner cet acteur majeur du transport dans la réduction de son impact carbone. La société dit récolter les fruits de son recentrage stratégique et observe ainsi une "multiplication des appels d'offres". "Le marché mobilité poursuit sa croissance et ne cesse de séduire clients et prospects, comme ce projet l’illustre", poursuit-elle.

Fondé en 1934, Altheora est à l'origine un spécialiste de l’équipement de réseaux électriques. La société s'est rapidement localisée en Ardèche pour se positionner après-guerre sur la transformation des matériaux composites et des plastiques. Et depuis 2017, Altheora s’est engagé dans une mutation majeure et cible en priorité des entreprises qui apporteraient des services, produits ou compétences complémentaires pour des secteurs aussi variés et exigeants que l'industrie ferroviaire, l’aéronautique, l’automobile, le médical, les loisirs ou encore le mobilier urbain...

Fin 2022, le spécialiste des pièces composites a par exemple mis la main sur Chris-France Plastique​, un fabricant de pièces plastiques de grande dimension situé au cœur de la célèbre Plastics Vallée dans l'Ain. Cette entreprise possède des presses à injection d'une capacité allant de 23 à 2.300 tonnes permettant d'usiner des pièces techniques ou de grandes dimensions.

Une intégration bienvenue

D'ailleurs, l'intégration de Chris-France a été cruciale pour l'activité d'Altheora en 2023. L’intégration de cette nouvelle société dans le périmètre de la société ardéchoise a permis d'apporter 8,3 millions d'euros de chiffre d'affaires supplémentaires.

Au total, Altheora a vu ses facturations s'apprécier de 17,6% en données publiées à 41,3 millions d'euros. Retraité de l'apport de cette nouvelle activité, le tableau est beaucoup moins flatteur pour Altheora. En organique, la société a en effet vu ses ventes de se contracter de 8,8% sur un an.

Le groupe explique avoir enregistré des performances contrastées en fin d'année. Le pôle construction, qui représente 44% des facturations globales d'Altheora, a été en première ligne de ces difficultés, en raison d'une conjoncture défavorable dans le BTP. Le groupe cite les chiffres de la Fédération française du bâtiment, qui recense une baisse de 23,4% des mises en chantiers de logements neufs en glissement annuel sur trois mois à fin novembre 2022.

Le secteur industrie (11% du chiffre d’affaires) d'Altheora a également subi un brutal ralentissement, puisque certaines activités telles que le médical ou le nucléaire n’ont pu compenser la décroissance marquée du marché de l’équipement industriel. Le secteur mobilité (45% du chiffre d’affaires) s'en tire mieux et poursuit sa croissance, "animé par l’offre bas carbone du groupe", explique Altheora.

En guise de perspectives, la société revendique un carnet de commandes qui s’établit à 12 millions d'euros, qui selon Altheora, lui permet d’aborder 2024 avec une bonne visibilité. Un optimisme qui n'est pas franchement partagé par EuroLand Corporate, qui ne voit "pas vraiment de catalyseurs susceptibles d’avoir un impact matériel sur la croissance du groupe et sa rentabilité".

"Tant sur son business organique que sur Chris-France Plastiques, l’exercice 2024 devrait à nouveau être compliqué pour Altheora (pression sur les prix, marchés au ralenti), qui table sur une reprise du marché de la construction au second semestre", ajoute l'intermédiaire financier.

Cette publication avait alors été sanctionnée, le titre ayant perdu 21,6% le 24 janvier avant de poursuivre son repli et céder 10% le lendemain. La forte hausse du jour vient donc relancer Altheora en Bourse, qui végétait alors autour de 0,40 euro, soit non loin de ses planchers du 27 novembre à 0,35 euro.