(BFM Bourse) - L'équipementier ferroviaire a publié des prises de commandes et une croissance au premier trimestre de son exercice 2025-2026 qui ont répondu aux attentes. Son directeur financier n'a pas exclu de relever la prévision de croissance de la société dans les prochains mois.
Alstom s'était remis sur de bons rails, avant un nouvel accident de parcours en mai dernier. Après avoir mis en œuvre, l'an passé, une importante restructuration financière qui a assaini ses finances au prix, le groupe avait repris du crédit auprès du marché. En 2024, son action avait bondi de 88%.
L'équipementier ferroviaire a ensuite souffert, plongeant de 17,3% sur une séance le 14 mai dernier, à la suite de la publication de ses résultats pour l'ensemble de l'exercice 2024-2025. Alstom avait alors livré des perspectives de cash décevantes, ce qui avait ranimé certains vieux démons dans l'esprit des investisseurs.
Cette fois, le concepteur du TGV n'a pas réservé de mauvaise surprise au marché. Alstom a livré ses prises de commandes et son chiffre d'affaires au titre du premier trimestre de son exercice 2025-2026, une publication appréciée sinon saluée par le marché. Vers 15h30, Alstom avance de 5,7% à la Bourse de Paris et signe l'une des plus fortes progressions du SBF 120.
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Deux gros contrats
D'avril à fin juin, Alstom a engrangé pour 4,08 milliards d'euros de commandes, en hausse de 11,8% sur un an et de 13,6% en données comparables (hors variation de périmètre et de changes). Ce chiffre s'avère en ligne avec les attentes du consensus (la prévision moyenne des analystes), logé à 4,1 milliards d'euros, selon Oddo BHF.
La société a notamment comptabilisé deux gros contrats. Le premier, d'un montant de 1,7 milliard d'euros, auprès d'Île-de-France Mobilités, pour fournir 96 rames de RER nouvelle génération pour le RER D. Le second d'un montant de 720 millions d'euros pour la fourniture de 35 trains interrégionaux électriques en Bulgarie, assortis de 15 années de services de maintenance.
"Cette tendance va se poursuivre, les objectifs de prises de commandes pour le prochain trimestre étant déjà presque atteints, grâce au contrat de 2 milliards d'euros pour le train de banlieue de New York", commente le bureau d'études indépendant Alphavalue.
Le chiffre d'affaires de la société a atteint 4,51 milliards d'euros en progression de 7,2% en données comparables, et un peu au-dessus des attentes, situées à 4,44 milliards d'euros. Sur l'exercice précédent, Alstom avait vu ses revenus augmenter de 6,6% en données comparables.
Le chiffre d'affaires de la société au premier trimestre a été tiré par "la montée en puissance des projets en Allemagne," observe Alphavalue.
Alstom a une large empreinte industrielle en Allemagne, surtout depuis le rachat de Bombardier Transport (en 2021, NDLR). "Le groupe est quasiment en situation de duopole avec Siemens car Stadler rencontre des difficultés et à long terme les dépenses ferroviaires devraient augmenter car la Deutsche Bahn (la SNCF allemande) a souffert pendant des années de sous-investissement", expliquait en mars un analyste à BFM Bourse.
Alstom a lancé un "plan de transformation" en Allemagne qui inclut la vente d'un site et le repositionnement de deux sites de matériel roulant vers les services. Outre un redressement de la rentabilité des activités allemandes, cette initiative doit permettre au groupe de saisir les opportunités induites par le plan de relance de plusieurs centaines de milliards d'euros dans les infrastructures, dont le rail, du gouvernement allemand.
"L'Allemagne sera un superbe pays pour le ferroviaire et nous nous préparons à répondre à ce plan de relance de la meilleure façon possible", a déclaré le directeur financier de la société, Bernard Delpit aux analystes financiers, ce mercredi.
Vers un relèvement de l'objectif de croissance?
"Si vous souhaitez jouer (en Bourse, NDLR) le plan allemand pour les infrastructures, Alstom reste le meilleur véhicule d'investissement. Cela a été confirmé aujourd'hui et nous pensons que ce n'est que le début", explique Alphavalue.
Alstom a confirmé ses objectifs pour son exercice 2025-2026 à savoir une croissance en données comparables de son chiffre d'affaires comprise entre 3% et 5%, une marge d'exploitation ajustée autour de 7%, un flux de trésorerie libre situé entre 200 millions et 400 millions d'euros et des prises de commandes supérieures à son chiffre d'affaires.
"In fine la publication est accueillie positivement par le marché alors que les chiffres sont en ligne. Lors de la conférence téléphonique, le directeur financier a expliqué que la dynamique des commandes serait meilleure au deuxième trimestre et n'a pas fermé la porte à un relèvement d'objectif sur la croissance de ses revenus", développe un analyste.
Lors du "call" avec les analystes, Bernard Delpit a été interrogé sur un potentiel rehaussement de l'objectif de la société, à savoir, donc, une hausse située entre 3% et 5%. Sans trop se mouiller, le dirigeant n'a pas pour autant exclu cette possibilité.
"Il est trop tôt pour donner de nouveaux objectifs", mais "je vois le premier semestre dans le haut de la fourchette (de 3% à 5% de croissance, NDLR)", a-t-il déclaré. "D'ici là nous aurons davantage de visibilité pour le reste de l'année. Et donc, oui, si nous sommes dans le haut de la fourchette je vois du champ pour relever cette perspective. Mais laissez-moi avoir plus de visibilité pour affiner nos hypothèses", a-t-il développé.
Alphavalue note par ailleurs que la bonne livraison des projets observée sur ce trimestre est de bon augure pour la collecte de cash pour le prochain trimestre.
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