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Alphabet (google) : Risque de démantèlement, concurrence de l'IA…Ces menaces qui s'accumulent sur Alphabet en Bourse

vendredi 9 mai 2025 à 14h02
Alphabet est menacé en Bourse

(BFM Bourse) - L'action a souffert mercredi après des informations de presse rapportant que la domination du groupe dans la recherche en ligne était remise en question. Ce qui s'ajoute à des risques de démantèlement de son activité publicitaire.

À l'instar des autres "7 Magnifiques" de Wall Street, le début d'année d'Alphabet est clairement à oublier du côté de Wall Street. La maison-mère de Google abandonne 18,5% depuis le début de l'année, soit pas beaucoup mieux voire pire qu'Apple (-21,4%), Amazon (-12,5%) ou Nvidia (-12,6%), pourtant plus directement concernés qu'Alphabet par les impacts directs des droits de douane américains.

Alphabet avait pourtant, le 24 avril dernier, livré des résultats solides et rassurants au premier trimestre, marqués par la bonne santé des ses revenus publicitaires liés à la recherche en ligne, le cœur du réacteur de sa rentabilité.

Mais plusieurs actualités et informations ont depuis rappelé combien Alphabet, et plus particulièrement Google, demeure une citadelle, certes imposante, mais assiégée de plusieurs côtés.

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Des "remèdes" qui font peur

La semaine dernière, le Financial Times a rapporté que le département américain de la Justice (DOJ) avait indiqué à un juge fédéral qu'il comptait faire pression sur le groupe pour qu'il vende des parties clef de son activité de publicité en ligne.

Selon Reuters, ces cessions concerneraient Google "AdX", une plateforme publicitaire qui permet aux éditeurs, annonceurs, agences de publicités, de mieux monétiser leurs espaces publicitaires avec un réseau plus large, ainsi que "DFP", un serveur publicitaire, c'est-à-dire un autre outil à destination des éditeurs de site.

Ces propositions de "remèdes", ou "concessions" en bon français, font suite au verdict d'une juge de l'État de Virginie, Leonie Brinkema, qui avait estimé en avril qu'Alphabet exerçait un monopole illégal dans la publicité en ligne, mettant plus spécifiquement en cause "les serveurs de publications publicitaires" et "les marchés d'échanges de publicité" Un procès doit avoir lieu en septembre pour examiner ces "remèdes" suggérés par le DOJ.

Ce sujet évolue en parallèle d'un autre dossier dit "US vs Google", ouvert en 2020 et dans lequel un juge du tribunal de Columbia a estimé l'an passé que Google exerçait un pouvoir de monopole dans la publicité en ligne. Le DOJ envisage, dans ce cadre, de contraindre Alphabet à vendre son navigateur Chrome ou son système d'exploitation Android.

Il s'agirait toutefois de mesures radicales qui pourraient mettre des années à être mise en œuvre. "Nous pensons que cela serait exagéré et que Google ferait manifestement faire appel de ces décisions, qui resteraient dans le système judiciaire pendant des années", Dan Ives, de Wedbush, l'an passé.

ChatGPT à l'horizon

En dehors des nombreux et interminables feuilletons judiciaires, un sujet un peu plus nouveau pointe à l'horizon: la concurrence. Mercredi, l'action Alphabet a plongé de 7,3% après que plusieurs médias ont rapporté les propos d'Eddy Cue, vice-président d'Apple en charge de sa division services, lors d'une audition dans le cadre d'un procès contre Alphabet.

Le dirigeant a déclaré qu'Apple songeait à ajouter des moteurs de recherches carburant à l'intelligence artificielle (IA) générative pour son navigateur Safari, opérant sur les Mac et les iPhone. Rappelons qu'Alphabet paie environ 20 milliards de dollars par an pour que Google soit le moteur de recherche par défaut de Safari.

Mais le point le plus important et le plus inquiétant, note Bloomberg, est que les volumes de recherches enregistrées sur Safari ont baissé en avril et ce pour la première fois en plus de 20 ans

"Si vous vous demandez ce qui se passe, c'est parce que les gens utilisent ChatGPT. Ils utilisent Perplexity (un moteur de recherche fonctionnant à l'IA générative et défiant ChatGPT, NDLR). Je l'utilise parfois'", a déclaré Eddye Cue, cité par Fortune.

Ces déclarations ont glacé les investisseurs, redoutant que les moteurs de recherche utilisant l'intelligence artificielle générative finissent par ringardiser Google. Ou tout du moins fragiliser sérieusement son quasi-monopole sur la recherche en ligne. Fin avril, nos collègues de BFM Tech rapportaient que ChatGPT Search, le moteur de recherche d'OpenAI, comptait 41,3 millions d'utilisateurs actifs mensuels en Europe.

Le témoignage d'Eddy Cue a "rendu les investisseurs nerveux quant à l'avenir de la recherche en ligne pour Alphabet", note Morningstar.

"En plus de mettre en lumière les affaires antitrust contre les grandes entreprises technologiques, cette nouvelle nous rappelle que si les 'Sept Magnifiques' ont énormément profité de l'optimisme de l'IA, leurs modèles d'entreprise existants sont également confrontés aux risques de perturbation induits par l'IA", souligne de son côté Deutsche Bank.

Alphabet rassure

Alphabet est sorti du bois pour calmer les inquiétudes du marché. À la suite de ces informations, l'entreprise a indiqué sur un blog qu'il observait toujours une croissance des requêtes sur son outil de recherche en ligne. "Ces chiffres incluent une augmentation du nombre total de requêtes provenant des appareils et des plateformes Apple", a d'ailleurs fait valoir l'entreprise.

"De manière plus générale, à mesure que nous améliorons la recherche avec de nouvelles fonctionnalités, les internautes constatent que Google Search est plus utile pour un plus grand nombre de leurs requêtes" a poursuivi la société.

Plusieurs analystes ont par ailleurs tempéré la menance, rapporte Yahoo! Finance. Notamment ceux de JPMorgan qui estiment la réaction du marché "exagérée" dans la mesure où Apple a surtout essayé de démontrer que le marché de la recherche en ligne était concurrentiel. Ce dans le but qu'Alphabet continue de payer très cher pour qu'Apple installe par défaut Google sur Safari.

Apple "a intérêt à ce que Google apparaisse plus faible dans le domaine de la recherche, tout en mettant l'accent sur l'intensification de la concurrence dans le domaine de la recherche et sur l'impact significatif sur les activités d'Apple".

"Compte tenu du paiement substantiel de Google à Apple pour être son fournisseur de recherche par défaut, il est logique qu'Apple mette en évidence des statistiques soutenant l'idée que Google n'est pas anticoncurrentiel dans le domaine de la recherche en ligne, en citant les risques des fournisseurs d'IA, ce qui pourrait aider Google à faire appel contre les allégations de comportement anticoncurrentiel (Eddye Cue d'Apple aurait noté que Google offrait toujours les meilleures conditions financières)", remarque pour sa part Jefferies, également cité par Yahoo Finance!

Reste que le mal est fait et que le marché risque de conserver dans un coin de la tête ce risque. "La question fondamentale est de savoir si Alphabet va perdre sa vache à lait", a déclaré à Bloomberg Art Hogan, stratégiste en chef du marché chez B. Riley Wealth Management. "C'est la première fois qu'Alphabet est réellement confronté à la concurrence dans le domaine de la recherche depuis la création de cette catégorie, et nous voyons déjà des failles dans son armure", conclut-il.

Julien Marion - ©2025 BFM Bourse
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